Une présentation de 56 des 89 espaces naturels sensibles de l'Anjou, traversés par de nombreux cours et plans d'eau et offrant une diversité de paysages, notamment de bocage et de forêt. Préservés de l'artificialisation des terres, ces lieux sont des refuges pour de nombreuses espèces animales et végétales. ©Electre 2024

L'Anjou, à la confluence du Massif armoricain et du Bassin parisien, mêle terres calcaire, schisteuse et argileuse, sur un vaste réseau hydrographique. Cet ouvrage propose une déambulation d'est en ouest, en suivant les eaux de la Loire, à la découverte de 56 Espaces Naturels Sensibles d'une époustouflante variété. Ce modeste territoire départemental offre d'innombrables voyages dans de riches mais fragiles écosystèmes.

Flânons avec précaution entre terres arides, zones humides, îlots méridionaux et touffus massifs forestiers. Observons la remarquable faune aviaire sur ces nombreux plans d'eau et bancs de sable ligériens. Admirons les mille métamorphoses de la vaste vallée alluviale dont les crues et les étiages modèlent le paysage au gré des saisons. Les ENS, parfois modestes territoires de biodiversité (un étang, un bois...), peuvent atteindre quelques milliers d'hectares (Vallée de la Loire). Une myriade d'espèces végétales et animales remarquables, parfois rares, y vit en interdépendance.

En découvrant au gré de mes balades photographiques, la richesse merveilleuse de ces milieux naturels, j'ai senti l'urgence d'en comprendre les enjeux écologiques et d'alerter sur les menaces liées aux pressions du tourisme, de l'urbanisme, de l'industrie et de l'agriculture intensive. Même si parfois des écosystèmes complexes s'installent après une exploitation humaine. Ainsi, d'anciennes carrières de schiste sont devenues des étangs où nidifient les oiseaux migrateurs, des haies bocagères préservées accueillent des nuées d'insectes et d'anciens sites industriels hébergent des colonies de chauves-souris protégées.

Nous sommes un maillon de la chaîne du vivant et nous savons que notre arrogante prédation est devenue insupportable pour le système terre. Je propose de ralentir et d'écouter humblement le chant de la nature en s'émerveillant des nervures d'une feuille en contre-jour ou en laissant filer notre regard sur d'éblouissants méandres de Loire.