Un état des lieux des mérites et des zones d'ombres de la coopération internationale dans le domaine sanitaire. Prenant souvent la forme d'une assistance des pays développés envers ceux plus démunis, ses actions méritoires cachent un manque de coordination, des intérêts dissimulés et une dépendance problématique pour les bénéficiaires. ©Electre 2024

La coopération internationale en santé est un enjeu mondial extrêmement complexe. La mondialisation des phénomènes de la vie et la nature de bien public mondial de la santé semblent nous y obliger. Cependant, les conditions de son application eu égard à sa définition, font qu'elle ne peut pas s'exercer objectivement entre pays industrialisés riches, en meilleur état santé et pays en voie de développement, pauvres en mauvais état de santé. Dans ce cadre, le rapport qui existe entre ces deux blocs, fait plutôt appel à une assistance ou une aide des dits développés à ceux qui sont encore « sous-développés ». L'appellation consacrée, admise par tous, est alors l'aide internationale en santé des pays développés aux pays du sud.

Elle a été nécessaire, voire indispensable et même obligatoire aux lendemains des indépendances des pays du sud, surtout celle venant des anciens colonisateurs. Sa mise en oeuvre s'est faite à travers plusieurs mécanismes ; aide budgétaire, envoie de coopérants, utilisation d'ONG internationales...

Sa coordination, qui devrait s'inscrire dans la gouvernance mondiale de la santé sous l'égide de l'OMS, figure parmi les lacunes et insuffisances qui en ont effrité l'efficacité. Cette aide a néanmoins grandement contribué à l'amélioration de l'état de santé des populations des pays du sud. Elle ne semble cependant pas totalement désintéressée de l'avis de beaucoup d'observateurs. De surcroît, elle entretient une dépendance qui frise l'irresponsabilité des gouvernants des pays concernés.

Dans ce livre, Pr. Issakha Diallo, éminent spécialiste de Santé Publique, aborde toutes ces différentes facettes de la coopération internationale en santé, notamment celle dont bénéficient les pays en voie de développement, africains en particulier et toutes les conséquences qui en découlent présentement et dans le futur notamment celles en rapport avec la gouvernance sanitaire.