Un coup de coeur de Marie-Aurélie
Paul est un jeune garçon perturbé, entre deux cures de désintoxication, il retourne chez son père pour y retrouver sa demi-sœur adolescente Vincent, pour laquelle il nourrit des sentiments mitigés. Outre son goût et son talent pour la musique, la vie de Paul est morne et pétrifiée. Entre Toronto où il s’essaie à des études peu prometteuses et le petit village de Colombie britannique, lieu sauvage, où vit son père, Paul ne trouve pas sa place…
Retiré sur la partie la plus inaccessible de l’Île de Vancouver en Colombie britannique se dresse l’Hôtel Caiette, bâtiment de verre adossé à la forêt et seule marque humaine du lieu.
Luxueux, l’hôtel est le refuge d’hommes et de femmes riches souhaitant fuir fugacement leur ultra connectivité et leurs métiers dévorants. Une ou deux fois par an y vient Jonathan Alkaitis, new-yorkais d’une soixantaine d’années. Il est, à l’Hôtel Caiette, un client particulier parce qu’il en est le propriétaire. La nuit de son arrivée tout le personnel est aux aguets, de Vincent la barmaid à Walter, le maître d’hôtel et Paul, l’homme de ménage. Mais cette effervescence est suspendue lorsqu’un graffiti réalisé à l’acide barre la vitrine du hall principal « Et si vous avaliez du verre brisé ? ».
Qui a réalisé ce graffiti ? Que signifie cette phrase ? Et surtout à qui est-elle destinée ?
Du centre névralgique de la finance new-yorkaise, aux clubs de Toronto, des navires d'import-export aux prisons fédérales, de Dubaï au cœur de l'Atlantique, L'hôtel de verre explore la théorie de l'effet papillon à travers une construction implacable.
Avec une adresse hors norme Emily St John Mandel, qu’on connaissait déjà virtuose notamment grâce à Station Eleven, mène un roman noir singulier où rien n’est laissé au hasard : de la moindre interaction des personnages au plus infime détail de temps et de géographie. L’hôtel de verre est un roman captivant et unique sur les dérives d’une société régie par l’argent et le pouvoir, quelle que soit la façon dont il est exercé, par la force des uns ou par la résignation des autres. D’une maîtrise rare.