Le voyage comme moyen de libérer les femmes et de vivre l’aventure avec un grand A.
Lucie Azema, journaliste et voyageuse féministe, nous montre dans son premier ouvrage que les femmes ont toujours voyagé, souvent d’ailleurs pour échapper à leur condition. Cette réhabilitation des aventurières est l’occasion pour l’autrice de proposer une critique de la littérature de voyage masculine où les femmes des pays visités sont érotisées quand elle ne sont pas sexualisées et/ou abusées ; et où les voyageurs ont un regard autocentré d’homme blanc. Afin de démontrer leur virilité via des expériences solitaires dans le monde, les hommes ont eu tendance à enjoliver leurs récits par des anecdotes imaginaires.
« Pendant que les hommes racontent des aventures qu’ils n’ont jamais eues, les femmes vivent les aventures qu’elles ne raconteront jamais. »
À travers cet essai documenté et agrémenté d’anecdotes personnelles, l’autrice nous fait comprendre le fossé existant entre les récits des hommes et ceux des femmes. La journaliste veut casser le mythe des femmes cloîtrées dans l’espace domestique en montrant que celles-ci ont choisi le voyage pour se libérer, au risque de se confronter aux clichés sexistes ou aux obstacles liés à leur genre (condition sociale, maternité etc).
Un essai rythmé et passionnant qui donne des envies d’ailleurs.