Un coup de coeur de Alizée V.
Dans les profondeurs de l'océan vit un peuple-sirène : les Wajinrus.
Ces créatures sont en réalité les descendantes des esclaves africaines jetée des bateaux négriers lorsqu'elles étaient enceintes. Condamnés à mourir, les fœtus de ces femmes se sont transformés au contact de l'eau, donnant naissance à un nouveau peuple et à une nouvelle civilisation.
Leur histoire étant trop douloureuse à porter, les Wajinrus font le choix de l'effacer de leur mémoire, la confiant à un ou une historien.ne. Occasionnellement, pour la cérémonie du Don de Mémoire, ce dernier ou cette dernière retransmet leurs souvenirs aux Wajinrus. Mais la dernière historienne, Yetu, ne supporte pas le poids de ce rôle de gardienne de la mémoire. Dépassée par sa douleur et sa solitude, elle abandonne son peuple en pleine transe mémorielle, et fuit vers la surface.
Avec beaucoup de poésie, l'autrice aborde avec cette utopie afrofuturiste l'horreur du commerce transatlantique des esclaves africains. Par un univers riche et un personnage principal touchant, son roman aborde les thèmes de l'Histoire, du devoir de mémoire, du souvenir, mais aussi sur le rapport au corps et l'identité sexuelle.