Biographie du fondateur de l'école d'Ecouen dans la seconde moitié du XIXe siècle, un établissement notable pour une plus grande ouverture à l'égard des femmes. Spécialisé dans la peinture de genre, il bénéficia d'une certaine popularité et s'attira les éloges de Van Gogh. ©Electre 2024

Le monde de l'Histoire de l'Art est un monde fermé, attaché à ses artistes renommés, pour lesquels se multiplient les études et les expositions.

L'objet de cette biographie est de réhabiliter Pierre Édouard Frère qui fonda l'École d'Ecouen dans la seconde moitié du XIX^e siècle. La peinture de genre était à l'époque à la mode, elle ne l'est plus aujourd'hui. Représenter le monde paysan d'alors ne suscite plus les enthousiasmes, sauf pour y chercher une valeur sociologique. On vante l'École de Barbizon, dont le nom reste fixé dans les mémoires. Et pourtant les tableaux d'Édouard Frère avaient souvent une cote supérieure à celle de Jean-François Millet ou de Théodore Rousseau. De nombreuses lettres de Van Gogh sont élogieuses à son égard.

Pierre Édouard Frère n'a pas écrit ses Mémoires. Il a donc fallu rechercher avec patience des éléments épars trouvés dans des récits d'élèves étrangers, souvent étrangères, car les peintres femmes étaient accueillies plus qu'ailleurs dans ces années de ségrégation. J'espère que cet ouvrage permettra la reconnaissance de celui qui fit connaître, par ses élèves et ses toiles, en Grande-Bretagne et aux États-Unis, la peinture de genre française.

The narrow focus of the art history world is concerned primarily with a handful of renowned figures, resulting in repetitive research and exhibitions of their lives and work.

The goal of this biography is to resurrect the memory of Pierre Edouard Frere, founder of the Ecouen School during the second half of the nineteenth century. Genre painting was fashionable at that time but is no longer. Depictions of the peasant's world of that era does not attract much interest today except in a sociological context. Yet, consider the Barbizon School, a name engraved in most memories. During its day, the paintings of Édouard Frere often brought higher prices than those of Jean-François Millet or Théodore Rousseau. Vincent van Gogh, one of the most famous painters, wrote letters laudatory of Frere.

Édouard Frere left no written record of his life ; therefore, we had to carefully search for scattered information among the writings of his foreign students, most of them women. These female painters were welcomed at the Ecouen School during a time of intense segregation and did not face the rampant sexism found elsewhere. I hope this biography will inspire others to acknowledge the man who made French Genre painting famous in the United Kingdom and America through his work and the work of his students.

Christian Dauchel