Une théologienne, une religieuse et une victime d’abus unissent leurs voix et ciblent le cléricalisme comme source de la crise des abus sexuels qui secoue l’Église. Cette culture qui survalorise et protège le clergé est la cause du problème qui peut irradier jusqu’à l’instrumentalisation de la théologie, limitant ainsi l’approche féminine des enjeux ecclésiaux. ©Electre 2024

Dans la crise des abus sexuels qui secoue l’Église, la parole des femmes doit être entendue. Une personne victime, une religieuse et une théologienne unissent ici leurs voix pour exprimer avec force la même idée : le cléricalisme, cette culture qui survalorise le clergé et le protège au détriment des personnes vulnérables, est au cœur du problème. Il étouffe des vérités telles que la souffrance des victimes et l’humanité faillible des prêtres. Il sème aussi l’ambiguïté jusque dans la théologie, trop souvent instrumentalisée par les abuseurs. Il limite enfin l’apport d’une approche féminine des enjeux ecclésiaux. À partir de son ancrage propre, chacune des auteures démasque les traits du cléricalisme et identifie les changements nécessaires pour y mettre fin. Car c’est au prix de la vérité que l’Église saura être pour toutes et tous, comme l’a voulu le Christ, un lieu d’épanouissement et de liberté profonde. LES AUTRICES KARLIJN DEMASURE, théologienne, a été directrice du Centre de protection de l’enfance de l’Université grégorienne à Rome. Elle dirige aujourd’hui le Centre de protection des mineurs et des personnes vulnérables créé par l’Université Saint-Paul à Ottawa. ANNE DESCOUR est religieuse de l’Assomption et psychothérapeute. Dans sa pratique professionnelle, elle accompagne notamment des personnes ayant vécu des abus. Elle est actuellement provinciale de sa communauté en France. VÉRONIQUE GARNIER, mariée et mère de famille, a subi l’abus sexuel par un prêtre à l’adolescence. Elle est aujourd’hui coresponsable du service de protection des mineurs et des personnes vulnérables du diocèse d’Orléans.