Un coup de coeur de Quentin
Boris a déjà tout en tête : son casting sublimé par la présence de Louis Garrel et Mélanie Laurent pour les rôles principaux, pourquoi pas Christophe Honoré à la réalisation mais aussi une photographie à la Stephen Burum.
Mais voilà. Les affres de la production vont se jouer de Boris et de son scénario. Commence alors une longue descente pour le jeune scénariste, celle vers les enfers de l’écriture et des compromis.
Avec Journal d’un scénario, Fabrice Caro s’attaque avec beaucoup d’humour au monde du cinéma et de l’écriture cinématographique. Son personnage principal, Boris, est un doux rêveur. Un gentil idiot qui ne sait plus sur quel pied danser et à qui on offre l’illusion du choix. Ponctuant son récit d’une multitude de références cinématographiques parfois justes, souvent absconses (personnifiant à lui même l’expression “moins on sait, plus on croit savoir” ou encore “moins on en sait, plus on en dit”), mais aussi de certains dialogues de son futur métrage (dialogue à la lisière du nanar, voire du navet), notre personnage principal de fortune s’enfonce dans un misérabilisme sans nom entre doute, saillie égocentrique et paranoïa latente.
Fabrice Caro signe un ouvrage drôle, parfois touchant, aux retournements de situations absurdes et pittoresques.
Pour Boris (et pour suivre sa métaphore sur Apocalypse Now), faire un film, c’est partir en guerre mais malheureusement il sera le premier soldat à tomber.