"Faire le choix de l'amitié entre femmes n'est pas une mince affaire, mais je suis sûre que c'est une affaire qui en vaut la peine".
Dans cet essai mêlant récit intime et réflexions de société, la journaliste indépendante Johanna Cincinatis décortique les représentations et les stéréotypes de l'amitié féminine. En s'appuyant sur des références littéraires ou cinématographiques, l'autrice nous montre que ces amitiés entre femmes semblent bousculer les attentes en allant par exemple à l'encontre des injonctions sociales favorisant les relations amoureuses hétérosexuelles. De plus, les hommes et les femmes ne paraissent pas vivre l'amitié de la même manière : celle-ci est perçue comme une opportunité d'évolution pour les hommes tandis qu'elle est davantage un soutien pour affronter le quotidien et la sphère intime pour les femmes.
Selon la journaliste, l'amitié entre femmes serait une première étape possible vers l'émancipation puisqu'elle déboussole le patriarcat en ne jouant pas son jeu et en déconstruisant l'idée que seul le couple assurerait le bonheur. Elle nous incite à nourrir cette puissance collective dans l'intimité de ces liens et à politiser cette amitié pour en faire un outil de lutte féministe.
Avec Elles vécurent heureuses, l'autrice propose donc l'amitié féminine comme voie d'émancipation et comme troisième voie possible entre le couple et le célibat.