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Un coup de coeur de Marion B.
Vivez l'expérience de la taxi-analyse auprès de l'érudit à l'humour contagieux Jean-Baptiste Botul.
Jean-Baptiste Botul l'illustre philosophe des Lumières né sous la plume malicieuse de Frédéric Pagès est de retour. Hasard du temps et de l'espace, le voici chauffeur de taxi dans la Rome de 1938 proposant ses services d'analyste à tous ceux qui montent dans sa "six cylindres" et acceptent ce principe tout simple : "En psychanalyse, le patient parle, le thérapeute se tait. Dans mon taxi, c'est l'inverse : je parle, le client se tait. C'est la quatrième révolution anthropologique après Copernic, Darwin et la vôtre." La "vôtre"? Mais à qui s'adresse-t-il? Ne gardons pas le suspense plus longtemps : le client qui nous concerne est un certain médecin autrichien, grand amoureux de la ville éternelle, du nom de Sigmund Freud. Le client rêvé pour ce cocasse retournement de la psychanalyse sur elle-même.
Les obsessions, manies, bizarreries et autres vanités de Freud face, notamment, à l'angoisse de sa propre finitude donnent lieu à des anecdotes passionnantes et à de délicieuses digressions par association. Et Botul de nous conter, sans jamais se départir de son humour et de son érudition, la folie, le ridicule (quand ce n'est pas la franche bêtise) d'une multitude de philosophes comme autant d'échos à celles de Freud et aux nôtres. Empédocle, Aristote, Diderot, Hume ou encore Spinoza incarnent une humanité contradictoire pétrie de sagesse et d'intelligence mais aussi d'orgueil et de superstitions. Et c'est de ce mélange particulier de grandeur d'âme et de conduites aberrantes que naît une forme de poésie toute humaine qui, quand elle ne nous tire pas des sourires en coin ou des larmes de rire, nous touche en plein cœur et nous fait réfléchir à quelque-chose comme la condition humaine.
Ainsi d'une séance de taxi-analyse à l'autre, on s'étonne, on apprend et on en redemande : car oui on repartirait bien faire sept tours de taxi de plus autour du Colisée en compagnie d'un Freud aux silences parlants et de cet accoucheur d'âmes intarissable nommé Jean-Baptiste Botul.