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Un coup de coeur de Véronique M.
Un roman à la fois bouleversant, noir, âpre et sensible.
Après "Pur sang" (qui vient de paraître au Livre de Poche), Franck Bouysse nous offre le deuxième volet des aventures d'Elias Greenhill qui a grandi en croyant que ses parents étaient d'authentiques Amérindiens, jusqu'au jour où, alors qu'il devient orphelin, une partie de ses vraies origines françaises lui sont dévoilées.
Si le premier roman racontait la quête du jeune homme depuis le Montana jusqu'à son Limousin natal, "Apre monde" est le récit de son retour aux Etats-Unis, là où il a laissé la douce Elisa désormais unie au terrifiant Caryl Drumm, "héritier de l'immense empire forestier" du même nom. Incarnation du mal à l'état pur comme l'était le cruel maître de forges dans "Né d'aucune femme", Drumm n'hésite pas à user de sa force pour soumettre sa femme et menacer Elias de mort s'il s'approche trop d'elle.
Dans la lignée de Ron Rash, Jim Harrison et de T.S Eliot, parmi ses écrivains américains préférés qui possèdent "le pouvoir de transcender le monde, de le sauver", Franck Bouysse pose ici un nouveau jalon dans sa "Marche du rêveur", titre de sa première trilogie ("Pur sang", "Apre monde" et le troisième tome qui paraîtra l'an prochain chez Phébus). Cette fresque intime sur fond d'Histoire du génocide du peuple indien, est aussi une déchirante quête de vérité et de dépouillement d'un homme, vagabond solitaire qui rejoint "Eden Creek", tel Ulysse son Ithaque, lieu de l'origine et de la naissance de la tribu de ses ancêtres les Nez-Percés.
Ce roman à la fois bouleversant, noir, âpre et sensible use d'une langue ciselée et poétique qui restent la signature de son auteur révélé il y a tout juste dix ans avec "Grossir le ciel".