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Je peins la lumière qui vient de tous les corps : lettres et poèmes radieux issus des plus sombres tourments du peintre viennois

Auteur : Egon Schiele


Un coup de coeur de Jérémy Gadras

De luminescentes escarbilles dans les ombreuses fumées d’afflictions d’un artiste viennois... Egon Schiele.
Peintre des corps sombres, des âmes décadentes ou tout simplement de l’Homme sans qualité, dépourvus de chairs athlétiques ou d’apparences héroïques (si ce n’est celle dissimulée sous un manteau de chair, faisant de l’hôte un héros de la vie quotidienne sans prétention), Egon Schiele, par les voies nocturnes d’un crayon assassin et d’une encre aquarelle criant toute l’infâme trivialité de l’Homme et sa pourrissante condition humaine, n’aura eu de cesse de positionner son talent dans les méandres de la représentation picturale, saisissant les ténébreuses anfractuosités de son espèce en les soumettant à son propre reflet d’individu blessé et esseulé par sa société.

Ses peintures et dessins ne furent pas les seuls témoignages de ses hurlements silencieux, cédant allégrement pour l’écriture, délaissant son pinceau au profit d’une plume complice, l’artiste fut également un poète aussi maléfique qu’étincelant d’une luminescence contenue dans des vers d’une rare et simple beauté, au croisement d’un romantisme noir et d’un expressionnisme funèbre porté par de bilieuses couleurs et une ligne cernant les blandices de corps affligés, tendus, recroquevillés, chantant tant la douleur que l’amour charnel passionné. Des âmes errantes, tel son autoportrait non peint mais formulé, où y figure son « grand bonhomme blanc à la fumée bleu » qui « traverse la terre au parfum de cave, et rit et pleure »

Si l’on lit en filigrane la torture d’un être solitaire et fou d’afflictions personnelles ; comme autant d’analogons à ses œuvres graphiques ; ses poèmes n’invoquent pas moins un nouveau souffle vital, un nouvel espoir palliant aux affres de n’être simplement qu’un homme, de naître qu’homme déjà entaché des écueils d’une chair moribonde dès sa parturition. « Je suis à moitié né, je suis complètement mort », affirmait le poète Georg Trakl, ce à quoi aurait pu répondre Schiele : « Je suis un être humain, j’aime la mort et j’aime la vie ».  Comme le poète austro-hongrois, Schiele se voyait comme un homme sans qualité, sans identité, peignant et dépeignant des âmes similaires ; de l’ami écrivain à la jeune fille sans nom, en passant par les prostitués et pauvres vagabonds sans mansardes qu’ils côtoyaient.

Dans ce recueil Je peins la lumière qui vient de tous les corps, résonnent les chants maladifs d’une époque troublante et d’une exigence malaisée pour devenir « artiste » ; devenir ce rien qui représente tout, ce « vagabond des étoiles » qui souffre mais s’octroie la jubilation quasi mystique de céder aux tentations artistiques et à l’imaginaire, brut mais enivrant.

Outre une sélection pertinente de poèmes, l’édition revient sur quelques correspondances toutes aussi fortes en sens et significations, stimulant de plurielles émotions et de saisissantes surprises qui dévoilent une nouvelle personnalité, peu attendue, au-delà du simple peintre dissident, dément ou aliéné ; caractères ou lieux communs qu’on lui prête aisément, et que l’on aime à penser.
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Résumé

Dans ces lettres et poèmes pour la plupart inédits, l'auteur fait entendre la voix singulière de ceux pour qui l'art est sans compromis et doit permettre d'atteindre la part la plus intime et universelle de chacun d'entre nous. ©Electre 2024

Enfant éternel que je suis. J'ai toujours suivi la voie des gens ardents sans vouloir être en eux, je disais - je parlais et ne parlais pas, j'écoutais et voulais les entendre fort, plus fort encore et regarder en eux. Je me sacrifiais pour d'autres, ceux qui me faisaient pitié, ceux qui étaient loin ou bien ne me voyaient pas, moi qui voyais. Bientôt quelques-uns ont reconnu le visage de celui qui voit au-dedans et alors ils n'ont plus posé de questions.

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Fiche Technique

Paru le : 22/08/2016

Thématique : Littérature Francophone

Auteur(s) : Auteur : Egon Schiele

Éditeur(s) : Agone éditeur

Collection(s) : Cent mille signes

Contributeur(s) : Traducteur : Henri Christophe

Série(s) : Non précisé.

ISBN : 978-2-7489-0252-5

EAN13 : 9782748902525

Reliure : Relié

Pages : 92

Hauteur: 17.0 cm / Largeur 12.0 cm


Épaisseur: 1.0 cm

Poids: 130 g