O. Belin a compulsé un nombre important de journaux lycéens, issus du fonds du Centre de liaison de l'enseignement et des médias d'information (CLEMI), de 2008 à 2011. Constatant la place importante qu'occupe la poésie dans ces publications, il s'interroge sur les raisons d'écrire de ces jeunes auteurs et propose une définition de ce genre nouveau. ©Electre 2024

Vous voulez lire de la poésie contemporaine ? Alors ouvrez un journal lycéen. Telle pourrait être, en raccourci, la leçon de ce livre, fruit d'un travail de recherche mené sur les journaux scolaires conservés par le CLEMI. L'analyse exhaustive de ce fonds sur la période 2008-2011 révèle en effet un constat inattendu : près d'un quart des titres lycéens a ouvert ses colonnes à la poésie. C'est dire qu'à sa manière, cette presse généraliste, communautaire et participative est l'une des dernières à réserver un espace médiatique à la poésie - à abriter un «coin des poètes», selon un titre de rubrique fréquemment utilisé.

Olivier Belin

Maître de conférences à l'Université de Cergy-Pontoise

Dès sa création par Alain Savary, le CLEMI (Centre de liaison de l'enseignement et des médias d'information) - qui fête aujourd'hui ses 30 ans - a eu pour mission d'organiser l'éducation aux médias dans le système éducatif autour de deux axes complémentaires : décrypter le fonctionnement des médias et favoriser l'expression des élèves.

Dans la lignée d'un Célestin Freinet ou de Janusz Korczak qui écrivait : Les enfants, il faudrait se mettre sur la pointe des pieds pour être à leur hauteur, le CLEMI soutient les travaux universitaires sur les médias dont écoliers, collégiens et lycéens sont les acteurs.

France Renucci

Maître de conférences Paris-Sorbonne Directrice du CLEMI

L'intérêt du travail d'Olivier Belin... s'inscrit dans la lignée des recherches de sociologues attachés à l'analyse et à la délimitation de nouveaux champs de pratiques culturelles. Et il n'hésite pas à proposer la poétique d'un nouveau genre : «un mauvais genre» pratiqué par de «bons élèves». Un «mauvais genre» parce que les lycéens d'aujourd'hui montrent une conception datée de la poésie ignorant la révolution mallarméenne.

Patrice Corre

Proviseur du Lycée Henri-IV

Oui, la France est un poème et, à travers ses rues, courent des milliers de vers, où passé, présent et futur se confondent. Pour tous ceux qui savent lire les mots et voir les choses avec les yeux de la liberté.

Emmanuel Hoog

Président-directeur général de l'Agence France-Presse (AFP)

Olivier Belin a dépouillé les journaux lycéens... et il en a tiré tout à la fois une remarquable enquête sur la nature de ces publications, sur la place que la poésie y occupe, et surtout une très fine analyse des textes d'où il a eu la grande sagesse d'écarter le jugement critique qui l'eût conduit à une inutile hiérarchie, ou pis encore à la condescendance d'un regard d'adulte et d'expert sur des réalisations souvent incertaines, mais où des réussites, pourtant, se découvrent çà et là.

Michel Jarrety

Professeur à l'Université Paris-Sorbonne

Louis Le Kim, TS