Exploration de l'identité de Marseille à travers son Vieux-Port et ses bateaux, de la pêche à la plaisance, en passant par le transport et la sécurité. L'auteur retrace l'histoire maritime de la cité, des embarcations anciennes aux navires modernes, évoquant les activités et les infrastructures maritimes qui ont façonné la ville depuis ses origines. ©Electre 2025

Marseille

Le monde des bateaux

Ce livre qui doit beaucoup aux photographes du Port, à ceux des armateurs et de la réparation navale, ainsi qu'à ceux de la pêche et de la plaisance, aborde l'histoire de Marseille à travers celle de ses bateaux. Dès sa naissance, la ville n'a d'yeux que pour eux. Ce sont eux qui assurent les denrées nécessaires à la vie, le travail de chaque jour, la protection du littoral, l'expansion du commerce, le mouvement des hommes. Pendant plus de 24 siècles, la calanque naturelle, abri exceptionnel, développe une marine puissante sous la protection des îles. Au temps des Grecs, les bateaux parcourent les rivages de la Méditerranée et vont même au-delà vers l'Atlantique nord et sud. La période romaine est moins faste, mais les navires, bien connus par les épaves retrouvées dans le fond du port ou le long du littoral, continuent à assurer des liaisons régulières en particulier avec Ostie. En revanche, on ne possède aucune donnée sur les activités portuaires du V^e au XI^e siècles. Toutefois, il est probable que quelques bateaux conservent des liens avec l'Orient car la renaissance de la flotte est manifeste au temps des croisades. Les galères et les vaisseaux connaissent une grande expansion sous le règne de Louis XIV. Marseille construit alors un grand nombre de bateaux, elle les entretient, les arme, et leur confie des missions en Méditerranée, en Atlantique et même au-delà. Ils sont l'objet de soins et de décors tout particuliers. Ils sont des ambassadeurs de la gloire de la monarchie. Au Siècle des Lumières, de la Révolution et de l'Empire, certains bateaux s'illustrent sur toutes les mers. Les mutations technologiques du XIX^e, les expansions coloniales, le dynamisme de la ville rendent indispensable une extension du port, avec la conquête des littoraux au Nord de la calanque naturelle. En un siècle et demi, les navires de plus en plus nombreux, de plus en plus grands, de plus en plus rapides donnent vie et font vivre toute une portion de la côte entre le Pharo et Fos. La célébrité et la richesse de Marseille sont intimement liées au maintien et même à la multiplication de tous ces bateaux dans son port. On y rencontre absolument tous les modèles pour la pêche ou la plaisance, pour le pilotage ou le lamanage, pour le levage ou le remorquage, pour l'incendie ou la sécurité, pour la recherche ou la douane, pour le transport des pondéreux comme celui des croisiéristes, pour celui du gaz comme du pétrole, pour celui des fruits comme des viandes, pour les câbliers comme les baliseurs, pour les vedettes comme les gros paquebots. Aucun bateau n'est étranger à Marseille. C'est cela aussi qui fait la grandeur du port.