Etude issue d'une thèse de doctorat consacrée à ce communard marseillais, libre-penseur anticlérical, fervent catholique et auteur d'écrits antimaçonniques. En 1897, il révèle avoir produit des faux dans la dénonciation d'une conspiration maçonnique présentée comme l'oeuvre de Satan. L'auteur éclaire son parcours, de ses premiers combats à ses révélations sur la franc-maçonnerie luciférienne. ©Electre 2025

Léo Taxil

Le prince des fumistes

Communard marseillais, polémiste radical, libre-penseur militant, anticlérical pornographe, Léo Taxil retrouve la foi en 1885 et s'affirme alors comme publiciste antirépublicain, fervent catholique et auteur d'écrits antimaçonniques, avant de révéler publiquement, en 1897, avoir produit des faux dans la dénonciation d'une conspiration maçonnique présentée comme l'oeuvre de Satan.

Personnage ambivalent, il côtoie les grands courants de pensée de son époque et se range tour à tour, sans état d'âme, dans les deux camps profondément antagonistes de la période, les républicains modérés ou avancés d'une part et les conservateurs légitimistes, orléanistes ou bonapartistes d'autre part.

Son parcours nous éclaire sur les enjeux et les peurs qui se nouent en France depuis sa naissance, au début du Second Empire, jusqu'à sa mort, en 1907, au lendemain de la loi dite de séparation des églises et de l'Etat. La mystification dont il s'est rendu coupable à travers l'affaire Diana Vaughan a fait couler beaucoup d'encre. Or, au-delà de cette imposture tant relatée et commentée, qu'en a-t-il été de la vie même du polémiste ? de ses premiers combats exaltés à son invraisemblable conversion au catholicisme et ses révélations sur la « franc-maçonnerie luciférienne » ?

Léo Taxil est un révélateur des problèmes de son temps, complètement investi dans les luttes féroces que se livrent républicains laïcs et catholiques conservateurs. En quoi son engagement dans le journalisme marseillais illustre-t-il le rôle des jeunes générations en politique ? Quel a été son rôle dans l'affirmation d'une presse fondée sur « le rire comme force capable de bousculer l'ordre établi » ? Fallait-il avoir recours au canular et à la parodie pour ce faire ? Question toujours d'actualité...