Quatrième de couverture
Texte écrit au cours d'une croisière durant l'été 2024.
Lieu d'exception, le voilier, où ce qui se dit et à fortiori s'écrit relève plus qu'ailleurs de l'intimité, favorise la survenue d'instants privilégiés. Anselm Kiefer, qui semble d'habitude ne rien vouloir accepter du temps qui passe sinon les oeuvres qu'il dépose dans ses ateliers, commençait à trouver à son goût le « temps suspendu » qu'offre la navigation. Il réfléchit comme on flâne, entouré de sa bibliothèque de survie, entre deux plongeons et de longues promenades dans les collines muni de son appareil photographique.
Ainsi de retour, sur son ordinateur, lit-on de pertinentes analyses sur le contenu de ses lectures, mais aussi de subtiles réflexions sur son état personnel. À la lueur ironique d'un homme qui a décidé de s'amuser de lui-même pour s'être souvent désespéré, parce qu'ayant croisé toutes les chambres où s'élaborent l'alchimie de l'aventure humaine.
L'atelier toujours présent est à portée de portable, ainsi peut-il suivre l'évolution des travaux laissés à son départ. Ces pages nous informent sur l'état d'esprit d'un artiste que rien n'éloigne jamais de l'atelier. D'un lecteur en permanence au coeur de son processus créatif. Ainsi, à force d'examiner, de vérifier ce qui s'enfuit, il parvient à savoir mieux que d'autres ce qu'est la permanence des choses.
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