Sans l'histoire de l'art, l'histoire du spectacle serait une discipline sans objet. La réflexion épistémologique s'élabore aujourd'hui dans ce registre, suivant certaines directions au nombre desquelles figurent l'élargissement de la notion de théâtre, la suppression des barrières délimitant d'autres domaines de recherche et l'étude en termes dialectiques de ce nouvel agrégat interdisciplinaire. ©Electre 2024

«Sans l'histoire de l'art, l'histoire du spectacle risquerait de n'être qu'une discipline sans objet. La réflexion épistémologique s'élabore aujourd'hui, dans ce registre, suivant certaines directions au nombre desquelles figurent l'élargissement de la notion de théâtre (du fait de l'adoption de techniques nouvelles au-delà de la pure dramaturgie), la suppression des barrières délimitant d'autres domaines de recherche et l'étude en termes dialectiques de ce nouvel agrégat interdisciplinaire...

La diffusion, à différents stades de conscience, des méthodes d'analyse que, pour simplifier, nous qualifierons de warburgiennes (c'est-à-dire tirées des expériences effectuées, durant plus d'un demi-siècle, par le centre de recherche londonien), a modifié l'approche méthodologique de l'historiographie théâtrale actuelle. A côté du thème de la survivance ou Nachleben der Antike élaboré par Warburg sous l'influence de Burckhardt, l'œuvre de ses confrères ou de ses continuateurs (de Saxl à Panofsky, à Wind et à Yates), privilégiant la méthode iconologique, a mis au point une science complexe du signifié ; celle-ci fait appel aux sources de l'histoire de l'art, de la philosophie, de la littérature et de la musique pour recomposer, avec sa propre valeur expressive, le contexte structurel au sein duquel s'est effectué un certain travail artistique. La synthèse culturelle qui est à la base de cette approche permet de replacer l'objet artistique dans le réseau de références reliant les différents domaines du savoir à un moment historique donné...»