Une flânerie littéraire à travers les rues de Barbezieux qui donne vie à cinq auteurs : Henri Fauconnier, le père de l'auteur, Geneviève Fauconnier, sa tante, Jacques Chardonne, François Fontaine et Philippe Besson. ©Electre 2024

L'école littéraire de Barbezieux

Lors d'une flânerie dans les rues étroites de la bonne ville de Barbezieux, Bernard Fauconnier ressuscite ceux qui en ont fait la réputation littéraire : en premier lieu, son père Henri Fauconnier, prix Goncourt 1930 pour Malaisie, sa tante Geneviève Fauconnier, prix Femina 1933 pour son roman Claude, et Jacques Chardonne, l'auteur entre autre du mythique Bonheur de Barbezieux paru en 1938... mais aussi François Fontaine, prix Méditerranée 1987 pour Blandine de Lyon, et enfin leur successeur d'aujourd'hui, Philippe Besson, prix Emmanuel Roblès 2001 pour En l'absence des hommes, son premier roman.

Pénétrant le coeur de la ville au pied de son château, s'éloignant vers l'ancienne gare devenue bibliothèque, longeant les rues abruptes baptisées des noms de Fauconnier et de Chardonne, l'auteur pénètre leur vie. Puis, au détour d'une ruelle : « Je me mis à imaginer qu'ils auraient pu revenir, comme moi à présent, pour faire le point sur leur destinée, cent ans après. Ils auraient devisé librement de leur vie écoulée, et je rapporterais leurs dialogues, bien entendu fictifs. Bénéficiant des moindres détails de leur existence, je m'amuserais à les faire discourir sur leurs joies et leurs déboires sans aucun scrupule. »

En créant une habile et surprenante mise en scène dont les acteurs sont Henri et Geneviève Fauconnier, Jacques Chardonne et François Fontaine, l'auteur nous fait assister à une improbable et pourtant vraisemblable discussion entre eux, sur leur existence révolue ; à partir de documents familiaux, il imagine leurs sentiments et leurs réactions à chaque étape de leur vie. L'auteur se promène ainsi en compagnie de ceux qu'il appelle des mousquetaires du XX^e siècle qui offrent à Barbezieux, ville jadis ignorée parce que perdue au coeur du vignoble des « bons bois », l'incontestable aura dont elle jouit aujourd'hui sous la dénomination « d'école littéraire de Barbezieux » initiée par Madeleine La Bruyère et Marcelle Tinayre dès la fin du XIX^e siècle...

Mis au point sous forme de récit, cet ouvrage constitue une authentique référence pour cette Ecole qui prend vie au fil de nos pas.