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Traducteur : Jean-René Dastugue
Un coup de coeur de Mollat
John Hathaway, âgé de 17 ans, vit sa jeunesse à Brighton dans les années sixties au rythme de l'effervescence musicale de l'époque : c'est la grande période des Beatles, d'Elvis Presley, des Rolling Stones, Chuck Berry, Roy Orbison, Gene Vincent (chaque chapitre s'ouvre d'ailleurs sur le titre d'une chanson).
Guitariste dans un groupe de pop, les Avalons, il monte chaque soir sur scène dans les pubs qui veulent bien les accueillir, lui et ses musiciens. Ce que John ne sait pas, c'est que son père, Dennis Hathaway, homme d'affaires influent, soudoie les tenanciers qui refusent de produire le groupe. L'argent achète tout, et ce que l'argent n'achète pas, c'est par la menace qu'on peut l'obtenir. Lorsque Barbara, son premier amour, entre dans sa vie, le jeune homme naïf est loin de soupçonner que son père a acheté la jeune femme qui travaille pour lui afin qu'elle se glisse dans son lit. Petit à petit, ses yeux vont se déciller et il va apprendre à ses dépens que Dennis Hathaway règne en parrain de la pègre à Brighton grâce à la complicité - ou plutôt la corruption - de la police qu'il arrose généreusement afin de garder la main mise sur les boîtes de nuits, pubs, milieu de la prostitution... Son mafieux de père pourrait même avoir trempé dans l'affaire du train des convoyeurs de fonds dévalisé dans les années 1960 et dans le mystère du meurtre des malles qui enflamma Brighton dans les années 30 – mais le passé qu'on étouffe pourrait bien remonter un jour à la surface... Initié aux magouilles de son père, le jeune John va vite faire taire ses scrupules et prendre goût au pouvoir et à l'argent - tel père, tel fils...
Roman noir sans rémission, porté par une écriture sèche et implacable, scandé par des scènes choc à vous glacer le sang, Le dernier roi de Brighton impressionne par sa capacité à sonder les abîmes de l'âme humaine.
PS : Ce titre constitue le deuxième opus d'une trilogie mettant en scène la ville de Brighton. Le premier volet, Promenade du crime, est à paraître en mars prochain dans la collection Babel noir.