Pour expliquer l'émergence d'une aristocratie indigène en terre démocratique, l'auteur interroge un choix de romans mettant en scène cette élite sociale, dont le symbole sera terni sur le plan politique mais édifié sur le plan littéraire. De W. Faulkner à R. Penn Warren en passant par M. Mitchell, l'avènement du mythe est étudié. ©Electre 2024

Vous avez les Puritains dans le Nord et les Cavaliers dans le Sud, écrivait Louis-Philippe à l'historien créole Charles Gayarré, avançant ainsi l'idée de l'origine aristocratique du Sud. Vraie ou fausse ? Cet ouvrage s'efforce d'abord d'apporter une réponse sur le plan historique en interrogeant le passé colonial de cette région. Ayant écarté l'hypothèse de Louis-Philippe, ce livre montre les mécanismes qui ont contribué à l'émergence d'une aristocratie indigène en terre démocratique. Puis l'auteur a interrogé la littérature pour savoir comment avait été perçue cette évolution. L'analyse d'un choix de romans mettant en scène l'élite sociale de cette région montre comment l'idée de son origine noble a été adaptée au contexte local, engendrant le stéréotype du gentleman, clef de voûte du mythe du Sud. Ce personnage conduira le pays à sa perte sur le plan politique mais à la gloire sur le plan littéraire. Cette étude couvre toute la durée du mythe, des origines jusqu'à l'effacement du gentleman chez Faulkner et Warren. Brossant un panorama du roman sudiste, elle rend hommage aux grands noms comme Faulkner, R. Penn Warren et M. Mitchell, mais revisite également des romanciers moins connus : ceux qui ont préparé l'avènement du mythe : J.P. Kennedy, W. Caruthers, et W.G. Simms, qui l'ont exalté, T.N. Page, qui l'ont contesté comme G.W. Cable, puis au cours du XX^e ceux qui l'ont relancé et réévalué comme E. Glasgow, S. Young, A. Tate, C. Gordon, S Foote, pour terminer par ceux qui l'ont enterré.