Des spécialistes abordent la question de la transmission des textes indiens anciens et médiévaux, des processus qu'elle comprend et des situations diverses dans lesquelles elle a lieu. Ils invitent à dépasser l'opposition simpliste entre oralité et écriture. ©Electre 2024

Écrire et transmettre en Inde classique

La transmission des textes en Inde classique est indissociable de leur usage. L'étude du milieu où ils furent produits comme celle du genre littéraire auquel ils ressortissent expliquent en partie leur mode de gestation, de lecture et de transformation. Certaines oeuvres, par exemple, s'appuient fortement sur une transmission orale fluide, d'autres sont soumises aux normes et à la critique d'une discipline érudite, d'autres encore prennent plusieurs chemins de transmission à la fois. Belles-lettres, grammaire, philosophie, épigraphie, littérature religieuse et rituelle présentent des situations variées. Les contributions de ce volume traitent de telles situations avec un souci commun : dépasser une opposition simpliste entre oralité et écriture, qui s'avère peu fructueuse pour l'étude de l'Inde classique, et concourir à une critique de la critique textuelle, affinant ainsi l'approche philologique.

Writing and Transmitting in Premodern India

The transmission of texts in premodern India cannot be dissociated from their use. Studying the milieux in which they were produced, as well as the literary genres to which they belong, can explain in part the ways in which they came into being, were read and underwent transformation. Some works, for example, are to a great extent shaped by being rooted in a fluid oral tradition ; others have been submitted to the strictures of a learned discipline ; others again have been transmitted by more than one path at the same time. Belles-lettres, works of grammar and philosophy, epigraphy, religious literature and ritual manuals all present different situations. The papers in this volume consider such situations with a shared perspective : the need to go beyond a simplistic opposition between orality and writing, an opposition which reveals itself to be not particularly fruitful for the study of premodern India, and to contribute towards a critique of text-criticism, thus refining philological methods.