Un coup de coeur de Mollat
Cet ouvrage, volumineux, engagé, partisan, traite de questions scientifiques a priori peu accessibles pour le citoyen (dose journalière admissible, bio-concentration et autres limites maximales des résidus), qui le concernent pourtant dans sa vie quotidienne. Ses quelques 550 pages ne doivent pas effrayer le lecteur mais, chapitre après chapitre, au contraire l'inciter à creuser les problématiques des produits phytopharmaceutiques (c'est-à-dire les pesticides) et des perturbateurs endocriniens présents dans nos aliments, nos médicaments et nos produits cosmétiques.
En effet, Notre poison quotidien analyse nombre d'études scientifiques menées depuis des décennies et montre certains biais qui empêchent un véritable débat sur l'utilisation des substances chimiques. Les victimes pourtant sont nombreuses, médiatiques ou anonymes, reconnues par les pouvoirs publics ou non : agriculteurs intoxiqués au Lasso, mamans traitées au distilbène, faune contaminée par le DDT.
Notre poison quotidien cherche à ouvrir de nouvelles perspectives, souvent réduites par les agences de surveillance de la santé publique en France, en Europe, comme aux États-Unis. Pour notre santé, celle de nos enfants et des générations futures, l'enjeu est de repenser le principe de précaution. Attention, ce livre donne envie de réduire sa consommation d'aspartame, de favoriser l'agriculture biologique et de (re)lire les écrits de Rachel Carson et de Theo Colborn !