Une pensée neutre, c'est-à-dire ni affirmative ni négative, semble difficile à constituer. D'une part, elle est suspendue, différée, en attente d'une pensée négative ou positive. D'autre part, lorsqu'elle est vécue, la pensée neutre s'inscrit dans une épreuve indifférente, qui nie la souffrance inhérente à la destruction du réel ainsi que la sereine espérance d'y échapper. ©Electre 2024
Le neutre et la pensée
Le neutre n'est pas donné, il précède le don et le retrait. Il est l'idée virtuelle (dans un sens indéterminé et quasi transcendantal) à partir de laquelle la violence des catégories absolues du réel et de la pensée est refusée.
Oublier cette idée conduit au fait neutre, brut et actuel de l'il y a : effondrement des apparences (Pyrrhon), état moyen et provisoire de la matière (Hegel), attribut impersonnel d'un déficit ontique et ontologique (Heidegger), trop-plein d'être pesant (Levinas), épreuve inconnue du vide, du souffrir, de la fatigue ou du mourir (Blanchot), imprévisibles oscillations fantasmées du distinct et de l'indistinct (Barthes).
Une pensée, soucieuse de refuser indifférence, insensibilité, violence et nihilisme, se rapporte plutôt, en deçà d'une illusoire harmonie des contraires, à une idée du neutre porteuse de promesses plus humaines.
Paru le : 01/09/2009
Thématique : Histoire et Notions
Auteur(s) : Auteur : Claude Stéphane Perrin
Éditeur(s) :
L'Harmattan
Collection(s) : Ouverture philosophique
Série(s) : Non précisé.
ISBN : 978-2-296-10148-7
EAN13 : 9782296101487
Reliure : Broché
Pages : 192
Hauteur: 22.0 cm / Largeur 14.0 cm
Épaisseur: 1.1 cm
Poids: 275 g
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