Un coup de coeur de Sophie D.
Ce roman débute comme un polar. Remigio, un de nos protagonistes, découvre le corps de la petite Anamari dans son puits. Il aurait pu prévenir tout le monde de cesser les recherches et mener une enquête toute classique. Oui mais voilà, le petit village Icamole subit une très grande sécheresse , tous les puits sont à sec....sauf le sien. Faire connaitre le meurtre de la petite fille serait aussi faire savoir au villageois qu'il dispose encore de son or bleu. Il prend alors une bien étrange décision et enterre le corps; il part chercher de l'aide auprès de son père Lucio, afin de reconstruire l'histoire du meurtre. Lucio est le libraire/bibliothécaire du village où personne ne lit: il s'acharne dans ses lectures et vire systématiquement toutes les œuvres contenant le moindre stéréotype ou le moindre ridicule. lucio cherche. La police dont l'enquête piétine vient lui demander conseil. La mère de la fillette vient le consulter également. Lucio tient à son idée. La vérité est dans les livres. C 'est en lisant des romans que l'on peut comprendre le monde qui nous entoure, même les faits les plus troublants. Ce roman/polar imbrique de la réalité et de la citation littéraire. Et c'est des plus déconcertant. Lucio avance dans son récit dans une réalité qui n'est pas toujours celle de la trame; on y découvre de nombreuses citations d'ouvrages ou de récits historiques entremêles à la trame du récit. Tout n'est donc plus que littérature: la vie, l'histoire, le monde , l'imaginaire. On perd le fil régulièrement se demandant si c'est la fiction qui devient réelle ou si c 'est le réel qui ne devient fiction. Lutter ne sert donc à rien; d'autant qu'en plus de perdre la focalisation, la ponctuation est inexistante et que les signes typographiques du discours et de la prise de paroles sont gommés. Quant à la résolution de l'intrigue? Je vous laisse juger par vous même.