Un coup de coeur de Paul M.
Dans cette œuvre riche et claire, l’historien s’appuie sur les analyses sémantiques et archéologiques pour expliquer la corrélation entre les mutations politiques et les évolutions idéologiques survenues dans l’antiquité grecque.
Le royaume mycénien impose jusqu’au XIIème siècle un régime composé d’un roi omnipotent et d’une économie palatiale c'est-à-dire une économie sous l’autorité du “palais”. Quand le pouvoir mycénien s’effondre, lui succède une longue période ponctuée de nombreuses crises sociales et dynastiques. S’impose alors une politique seigneuriale et féodale communément appelée le “moyen-âge grec”.
À ces deux types de régimes correspondent des mentalités héroïques et aristocratiques où le mythe prédomine.
Enfin, vers le VIIème siècle apparaît la cité construite autour de l’agora. Une société tendant vers l’égalitarisme se développe alors. Et la Grèce antique deviendra celle qui habite notre imaginaire collectif : fondatrice de la cité démocratique, de la philosophie et de la science occidentale.
Un type de pensée prédominera dès lors : le rationalisme et le naturalisme.
Sans tomber dans une forme de “fausse” causalité, il contextualise donc ce moment fort de la philosophie occidentale et démythifie “le miracle grec”.
Un classique plein de nuances et d’érudition qui donne à réfléchir et qui nous éclaire sur une période méconnue.