Présente la vie quotidienne de la psychiatrie et des psychiatres, à la charnière des deux millénaires ; dégagée d'un langage ésotérique et de démarches mystérieuses, la psychiatrie se révèle dans sa réalité, fidèle à ses obligations techniques et morales. ©Electre 2024

En 1511, Erasme dédiait à son ami Thomas More son "Eloge de la Folie". Bien des choses ont changé depuis lors et voici que nous est proposé un "Eloge de la Psychiatrie". Le titre d'Erasme était chargé d'ironie. Moins critique que son illustre devancier, Jean Sutter n'a pourtant pas voulu donner à son éloge le ton d'un dithyrambe.

Cet ouvrage est un essai dans la mesure où l'auteur, qui a pratiqué et enseigné la psychiatrie pendant un demi-siècle, a essayé de la dégager de l'ignorance inquiète dans laquelle elle est trop largement retenue. Il a voulu la présenter dans sa réalité, habituellement simple, complexe aussi sous certains aspects, mais toujours accessible à un effort raisonnable de compréhension, aussi peu informé que soit le lecteur des choses de la vie psychique. Il s'agit en somme d'une sorte de "vie quotidienne" de la psychiatrie et des psychiatres, à la charnière des deux millénaires.

Jean Sutter estime en effet - il n'est pas le seul - que la psychiatrie ne peut rien gagner à se maintenir dans le secret d'un langage ésotérique et de démarches mystérieuses.

On n'enferme plus les tuberculeux dans des sanatoriums, ni les malades mentaux dans des asiles, d'autant que la plupart d'entre eux n'ont rien de commun avec les fous d'autrefois. C'est en gardant le plus largement possible leur place dans la vie, parmi les vivants qu'ils retrouvent le plus vite et le mieux, avec l'aide de traitements appropriés, leur santé mentale un instant compromise. Encore faut-il que leur entourage les comprenne et les aide. Nous sommes aujourd'hui tous thérapeutes, tous responsables, même sans le vouloir, mais mieux vaut que nous en ayons pleinement conscience.

Discipline en plein essor, la médecine mentale a ses obligations techniques et morales, ses problèmes qu'elle ne peut éluder. Ils sont abordés ici en toute objectivité. Mieux vaut qu'ils soient connus de tous, la psychiatrie ne s'en portera que mieux.