Etude des rapports entre les milieux, la santé et le développement en Polynésie. Analyse dans le temps et l'espace du passage d'une mortalité dominée par la pathologie infectieuse et parasitaire à une mortalité dominée par les maladies chroniques et dégénératives. D'autres aspects sont examinés, la distribution de la population, les migrations, l'urbanisation et l'aménagement du territoire... ©Electre 2024

Etude des rapports entre les milieux, la santé et le développement dans le cadre géographique de la Polynésie française.

Cette approche est menée dans le temps mais aussi dans l'espace avec une analyse des disparités internes aux archipels comme des retards vis-à-vis de la métropole. D'autres aspects, précieux et novateurs, sont examinés, comme la distribution de la population, les migrations, l'urbanisation et l'aménagement du territoire.

Premiere partie : La formation du cadre géo-sanitaire

Chapitre premier. Répartition et densité de la population

Chapitre II. De l'impact fatal de la découverte à la renaissance démographique

Chapitre III. La mise en place du système de soins et de santé

Chapitre IV. Mouvement naturel et structure de la population

Chapitre V. L'inégalité spatiale du système de soins

Chapitre VI. Le système milieux-hommes-santé

Seconde partie : Un nouveau paysage épidémiologique

Chapitre Premier. Evolution et disparité géographique des causes de décès

Chapitre II. Evolution chrono-spatiale de la morbidité hospitalière

Chapitre III. Recul et refuges des maladies infectieuses

Chapitre IV. L'essor des pathologies du vieillissement et de la modernité

Chapitre V. Les discontinuités locales de la santé

En Polynésie comme ailleurs, l'allongement spectaculaire de l'espérance de vie, lié aux progrès de la médecine et de la santé, a aussi sa rançon : il a relégué au second plan des inégalités persistantes entre les hommes et les femmes, entre les catégories sociales et professionnelles mais aussi entre les zones géographiques. Les raisons de l'ignorance ou même du désintérêt pour ces différentes inégalités et la prééminence d'une logique de l'offre dans la planification sanitaire ont d'ailleurs des causes multiples et liées : sources déficientes, difficultés d'analyse mais aussi conception jacobine et égalitariste du Territoire, croyance au caractère inéluctable et généralisé de Progrès et, particulièrement, du progrès médical. Cette conception s'est heurtée à la crise du financement de la santé et aux drames de la santé publique.

En réponse, apparaît aujourd'hui une logique de population, fondée sur l'analyse des besoins, plus centrée sur le patient donc et plus pragmatique. Elle conduit ainsi à une approche localisée des questions sanitaires pour faciliter leur prise en charge. Cette approche impulsée notamment par les géographes de la santé est aujourd'hui à l'oeuvre dans plusieurs pays. L'étude qui est faite ici de la Polynésie française est l'une de celles qui ont initié ce mouvement tant sur le plan conceptuel que méthodologique. Elle se fonde sur un abondant matériel et sur le développement de modèles d'analyse, au premier rang desquels celui de la transition sanitaire dans l'espace géographique.

Emmanuel Vigneron, professeur à l'université de Montpellier III, a passé neuf ans en Polynésie française comme chargé de recherches à l'ORSTOM. Ses travaux portent sur la géographie sanitaire et la géographie quantitative ; il participe par ailleurs à la planification sanitaire en France.