Une étude comparative sur les convergences et les priorités des diverses formes de suivi médical et les diverses modalités de la prise en compte de la santé à l'école pour les éleves du primaire et du secondaire dans les pays européens. Présente le projet de recherche, sa méthodologie, et les résultats. Propose une analyse des résultats et des éléments de réflexion sur les politiques de santé. ©Electre 2024

Centre d'histoire sociale, de recherches et de formation de la fédération UNSA éducation

En France, depuis 1991, les médecins scolaires sont fonctionnaires de l'Etat et dépendent du ministère de l'Éducation nationale. Ils sont considérés comme membres de la communauté éducative, conseillers techniques de l'institution scolaire grâce à leurs compétences de cliniciens, de médecins de santé publique, d'éducateurs et d'experts médicaux. Ils suivent les élèves tout au long de la scolarité, de la maternelle au lycée. Un rapide regard sur la façon dont est structuré le suivi médical des élèves dans les différents pays de l'OCDE montre qu'il s'agit d'une situation originale.

A l'heure où des débats se font jour tant en ce qui concerne les missions du service public d'éducation que la répartition des compétences entre l'Etat et les collectivités territoriales, une réflexion sur la façon dont est organisé le suivi médical des élèves dans différents pays d'Europe est une nécessité. Offrir à la collectivité nationale et plus particulièrement aux acteurs des systèmes éducatif et de santé, une analyse des divers types de suivi médical et plus largement de politiques de santé à l'école dans les pays de l'Union européenne est susceptible de contribuer à faire avancer le débat. Existe-t-il des services de santé scolaire comparables à ceux développés sur le territoire national ? Sur quelle organisation s'appuient-ils ? Plus généralement, d'un pays à l'autre, peut-on comparer les missions des spécialistes de santé qui interviennent « en milieu scolaire » ou « pour » les jeunes scolarisés ? Quelles sont les prestations pour les élèves : repérage, bilans médicaux, actions d'éducation à la santé, etc. ? Quelles actions spécifiques en direction des enfants et des adolescents les plus vulnérables ? Quels sont les spécificités, qualifications, recrutement des acteurs employés à cette tâche ? Même si un travail de recherche dans une perspective comparatiste ne peut conduire à faire émerger de façon automatique la meilleure des organisations possible pour notre pays, la réponse à ces diverses questions peut conduire à une meilleure structuration du débat et à une prise de distance des acteurs vis-à-vis des modalités d'organisation du suivi médical des élèves en France dans la perspective d'une politique de santé à l'école cohérente. Nous espérons que cet ouvrage pourra apporter quelques éléments à ce débat.