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Une réflexion sur l'éthique médicale sous le nazisme. Le professeur soulève la question d'un retour au nazisme avec la morale moderne : euthanasie, lutte contre le cancer, protection des animaux, amélioration génétique humaine, etc. ©Electre 2024
L'ordre sanitaire national-socialiste
Rémanence, résilience et récurrences au XXIe siècle
Depuis 1945, Hitler incarne le mal absolu en politique et le nazisme sent le souffre. Ou plutôt le zyclon B des chambres à gaz, utilisées d'abord pour les malades mentaux, puis, à plus grande échelle, sur les Juifs. Au point qu'on a oublié qu'avant-guerre, avant que ces fruits immondes n'arrivent à maturité, « la bonne semence » était apparue à de grands esprits comme une expérience intellectuellement intéressante. Et la diabolisation qui a été faite du nazisme, après-guerre, aussi compréhensible soit-elle au plan moral, en occulte certains aspects que notre modernité a spontanément retrouvés, depuis la lutte contre le cancer jusqu'à la protection des animaux. Mais ce qu'un néo-nazi cynique pourrait oser appeler « l'héritage positif » du régime hitlérien ne peut pas dissimuler une seule seconde l'abjection profonde du système.
Se pourrait-il que celui-ci soit de retour derrière ces récurrences ? La question peut être posée quand on voit l'horreur éthique qui vient. L'idée de recourir à la déontologie pour moraliser l'exercice d'une profession et de codifier cette déontologie pour lui donner une force juridique, c'est-à-dire une force contraignante, apparaissent de prime abord comme des innovations contemporaines très largement positives. Mais l'horizon se ternit brutalement lorsqu'on découvre que le premier code de déontologie médicale d'Europe a été promulgué en 1937 sous Hitler, que l'euthanasie a occupé une place centrale dans la politique sanitaire nazie, que l'idée de l'amélioration humaine de l'homme ne peut engendrer que l'esclavage ou l'extermination des sous-hommes, que la mise sous tutelle comptable du système de santé nous mène lentement mais sûrement à l'abjection, qu'une société qui traite les animaux avec autant de considération que des humains est aussi une société où les humains peuvent être traités aussi misérablement que des animaux. Le nazisme ne serait-il pas de retour sous de nouveaux oripeaux ? C'est la question que soulève ce livre, qui s'efforce d'y apporter une lumière crue, ainsi qu'un voeu : « il faut vomir le nazisme chaque jour, de peur d'être étouffé par ses mirages ».
Paru le : 28/01/2016
Thématique : Droit du travail - Conventions collectives
Auteur(s) : Auteur : Antoine Leca
Éditeur(s) :
LEH éditions
Collection(s) : Libre propos
Série(s) : Non précisé.
ISBN : 978-2-84874-632-6
EAN13 : 9782848746326
Reliure : Broché
Pages : 188
Hauteur: 19.0 cm / Largeur 14.0 cm
Épaisseur: 1.1 cm
Poids: 207 g