Analyse de l'influence de l'Union européenne (UE) sur les politiques d'intégration et le traitement des minorités ethniques au niveau national. Propose des études de cas sur l'impact de l'UE sur le traitement juridique, politique, économique ou statistique des minorités. Différents parcours d'intégration sont décrits dans des villes belges, britanniques, françaises, italiennes et néerlandaises. ©Electre 2024

Les minorités ethniques dans l'Union européenne
Politiques, mobilisations, identités

LES QUESTIONS LIÉES A L'IMMIGRATION et à l'intégration sont souvent débattues dans les différents pays membres de l'Union européenne sans que l'on sache vraiment en quoi celle-ci interfère avec les politiques conduites au niveau national. L'objectif de cet ouvrage est de vérifier l'hypothèse d'une convergence dans le traitement des minorités ethniques présentes sur le sol communautaire. L'européanisation des politiques d'intégration existe-t-elle ? Quels sont les mécanismes, les canaux par lesquels la construction communautaire influence les politiques d'intégration ? Assiste-t-on à un effacement de la dimension nationale de ces politiques ? Et si européanisation il y a, quel en est le contenu ? Quels en sont les effets en termes de recomposition des rapports de forces et de sens ? Pour l'exprimer plus trivialement, qui gagne et qui perd à ce jeu de recomposition des politiques de gestion des relations interethniques ?
À travers différentes études de cas, la première partie de cet ouvrage s'intéresse à la manière dont les politiques conduites par l'Union européenne influencent ou non la construction identitaire des minorités ethniques, tant du point de vue de leur désignation statistique, que de celui de leur traitement juridique, politique et économique. La seconde partie est plus particulièrement consacrée aux formes de mobilisation des minorités ethniques dans certaines villes belges, britanniques, françaises, italiennes et néerlandaises. À ce niveau, de nouveaux parcours d'intégration apparaissent plus clairement, dans lesquels la question du statut juridique devient moins importante que celle de l'implication dans des collectifs d'action locaux, et où la revalorisation de l'identité, dans et par l'action, joue un rôle moteur.