La notion d'adhésion est de plus en plus utilisée pour désigner les processus d'engagement et d'affiliation à divers groupes. "Pourquoi adhère-t-on" et "Comment adhère-t-on" sont deux questions essentielles pour saisir ces processus. Les raisons psychosociologiques du phénomène d'adhésion sont ici répertoriées, à travers l'exemple de l'extrémisme de droite. ©Electre 2024

Sociologie de l'adhésion Rêver, militer, changer le monde

Birgitta ORFALI

Située à l'interface du psychologique et du social, la notion d'adhésion est de plus en plus utilisée pour désigner les processus d'engagement et d'affiliation à divers groupes. "Pourquoi adhère-t-on "et" comment adhère-t-on "snt deux questions essentielles pour saisir ces processus. Les raisons psychosociologiques du phénomène d'adhésion en général peuvent s'expliquer grâce aux styles de comportement, styles de vécu et de participation au sein du groupe, c'est-à-dire grâce à la psychologie des minorités actives. Cependant la banalisation d'un phénomène requiert une explication plus globale incluant une analyse en termes de représentations sociales. En prenant l'exemple de la réémergence de l'extrême droite française puis de sa banalisation, ce livre analyse comment l'adhésion en général à une minorité active en particulier se transforme en adhésion paradoxale, toujours à cette même minorité - entérinant son statut de movement social -, tout en produisant des représentations sociales clivées qui repsont à la foir sur un savoir scientifique (politique, partisan et/ou idéologique) et un savoir de sens commun qui se fonde également sur d'autres catégories (sportives, gastronomiques ou musicales par exemple). Ces catégories autres favorisent la pénétration de l'influence minoritaire sur un ensemble social plus vaste et définissent la banalisation d'un phénoméne dans la mesuer où elles débordent du seul cadre minoritaire et s'inspirent de représentations sociales véhiculées par des pratiques ou servant à les véhiculer. Au-delà du politique, l'extrémisme de droite est ici mis en abîme afin de définir non seulement les raisons de l'adhésion en général mais ses conséquences en termes d'adhésiion paradoxale.