Décrit le contexte du système éducatif de ces vingt dernières années, analyse les conditions d'insertion des jeunes et tente d'apprécier les tensions des dix prochaines années sur le système éducatif. Présente quelques politiques en matière d'insertion et de formation professionnelles. Recommandations et propositions autour de l'objectif de formation et développement tout au long de la vie. ©Electre 2024

Ce document est le rapport du Haut Comité éducation-économie-emploi, qui rend compte ici de ses travaux et débats menés de février 2001 à juin 2002. Le Haut Comité a pour mission de réfléchir sur les conditions d'amélioration de la professionnalisation durable des jeunes et de leur accès à l'emploi. Il a choisi de porter son attention, dans un premier temps, sur les jeunes sortant de l'enseignement secondaire. Trois raisons principales à cela. En premier lieu, ils sont essentiellement issus de la voie professionnelle, en deuxième lieu, ils représentent près de 45 % d'une génération, enfin ils rencontrent des problèmes aigus durant la période de transition professionnelle.

Un certain nombre de jeunes sortant de l'enseignement secondaire sont sans qualification. En majorité, ils abandonnent leur formation de CAP ou de BEP avant l'année terminale du diplôme. Leur pourcentage au sein d'une génération a, certes, beaucoup diminué, passant de 18 %, il y a vingt ans, à 8 % aujourd'hui, mais il reste encore trop élevé et de grandes disparités caractérisent les performances académiques sur cette question. Cette population, en échec scolaire, mérite une grande attention.

Le Haut Comité a souligné le rôle fondamental que la voie professionnelle a joué dans la démocratisation de notre système éducatif. La diversification des voies et des parcours possibles est nécessaire au bon fonctionnement d'un enseignement secondaire de masse : aujourd'hui, les jeunes qui accèdent au niveau du bac par les voies professionnelles et technologiques sont plus nombreux que ceux qui y accèdent par la voie générale. La voie professionnelle reste pourtant insuffisamment valorisée. On s'y oriente encore trop souvent par défaut. Par ailleurs, certains diplômes n'offrent pas les opportunités d'emploi qu'ils semblent promettre.

Face à ces problèmes, la perspective de la formation tout au long de la vie et la loi sur la validation des acquis de l'expérience constituent de grandes opportunités pour inciter les différents acteurs à mieux articuler formations initiale et continue, à repenser les mécanismes de la construction de la qualification, à construire les rapports de plus en plus étroits qui devront lier les mondes éducatif et productif.

Les propositions du Haut Comité formulées dans ce rapport tentent, à leur échelle, d'apporter des éléments de réponses aux problèmes rencontrés, tout en utilisant au mieux ces opportunités.