Un coup de coeur de Mollat
La trêve estivale des parutions a cela de bien quelle nous permet de redécouvrir quelques perles du fonds. A ce titre, il paraît indispensable de revenir sur l'excellente trilogie d'Hélène Montardre, Océania. Déjà, parce que les romans d'anticipation sont trop rares au rayon jeunesse. Ensuite parce que la densité du scenario et la complexité des personnages en font une série absolument captivante.
Flavia, 16 ans, vit seule avec son grand-père sur la côte atlantique française. Depuis la montée des océans, toutes les villes côtières se sont vidées pour refluer vers les terres, à l'abri des vagues meurtrières. Anatole, « guetteur » de profession veut rester près de l'océan pour continuer à observer les oiseaux, les seuls capables de prévenir l'homme des modifications climatiques. En revanche, il souhaite protéger sa petite-fille et décide de l'envoyer à New-York. En effet, les Américains, plus prévoyants et avisés, ont construit une digue tout le long des Amériques pour bloquer la montée des eaux. Néanmoins, débordés par le flux de migrants, ils ont fermé tous les accès aux ports.
C'est donc clandestinement que Flavia débarque à New-York, découvrant là-bas que les communications avec les autres continents sont bloquées, que la population ne sait rien de la situation catastrophique de l'Europe et surtout que les sans-papiers sont fortement réprimés. Elle y découvre aussi des indices sur la mystérieuse disparition de ses parents scientifiques ainsi que sur leurs toutes autant mystérieuses recherches sur les évolutions climatiques.
Menés tambour battant, ces trois romans nous entraînent dans une aventure palpitante, relativement effrayante tant les thèmes abordés paraissent d'actualité. Les conséquences extrêmes du réchauffement planétaire ainsi que des migrations climatiques sont exposées avec un tel réalisme que cela fait froid dans le dos. Flavia est une héroïne tellement entière, passionnée et intelligente que l'on s'attache énormément à elle. Sans parler de la galerie de personnages qui gravite autour d'elle. Bref, si ce n'est pas déjà fait, ruez-vous sur Océania.