Issu d'une grande dynastie gouvernementale, né à Versailles en 1701, il succèda dès 1718 à son père comme secrétaire d'Etat à la maison du roi. L'essentiel de son action fut consacré à élever les capacités maritimes de la France. Il mourut en 1781, avec la réputation d'être l'homme le plus puissant du pays. ©Electre 2025

Singulière destinée que celle de ce Jean Frédéric Phélypeaux, comte de Maurepas, remarquable par la place qu'il occupa dans la vie politique et culturelle de la France au XVIII^e siècle, connu de Voltaire, ami de Montesquieu et de Saint-Simon.

Issu d'une dynastie qui donnait à la France des ministres depuis 1610, Maurepas, né à Versailles en 1701, succède dès 1715 à son père comme secrétaire d'Etat de la Maison du roi, avant de recevoir, en 1723, le département de la Marine, du Commerce et des Colonies. Il meurt à Versailles en 1781 avec la réputation d'être l'homme le plus puissant du royaume.

Restaurateur d'une flotte royale considérablement amoindrie à la suite des dernières guerres de Louis XIV, il voulut élever les capacités maritimes de la France à la hauteur de celles du rival anglais. Homme de culture, passionné par les anciennes civilisations du bassin méditerranéen, il protégea les savants et les artistes et patronna des expéditions scientifiques au pôle et à l'équateur. Son œuvre et ses idées dans les domaines politique et économique font de lui un précurseur.

Mais il se heurta à l'incompréhension de Louis XV et de Fleury, pour qui le destin du pays ne pouvait se jouer que sur le continent. Il suscita aussi l'animosité des coteries et des favorites, auxquelles il refusait de rien céder.

Louis XVI dès son avènement en 1774, rappela Maurepas qui, surnommé le «Mentor», exerça pendant sept ans, comme simple conseiller, une influence déterminante sur la conduite des affaires. Il imposa notamment contre Turgot le soutien à la guerre d'indépendance américaine.

Cette évocation du comte de Maurepas ressuscite aussi la splendeur incomparable du siècle français par excellence, au couchant de l'Ancien Régime, lorsque jette ses derniers feux la cour de Versailles, alors le centre de l'Europe.