Cette réflexion sur les miniatures hippiatriques grecques s'intéresse particulièrement au type d'usage et à la manière dont le lecteur médiéval les lisait, et met en lumière les rapports complexes qu'entretiennent l'illustration et le texte. ©Electre 2024

À travers cette monographie, l'auteur a cherché à déterminer pour quel usage la miniature hippiatrique grecque a été conçue et comment le lecteur médiéval l'utilisait. L'objectif principal a été d'établir la nature de ce type d'image face au texte qu'elle accompagne. Après avoir dressé un aperçu de la production littéraire hippiatrique, l'auteur s'attache dans un premier temps à la composition du Corpus hippiatricorum graecorum, pour mieux examiner les différentes recensions d'un abrégé connu sous le nom d'Épitomé. L'objectif est de déterminer la place de l'Épitomé dans le Corpus hippiatricorum, afin de comprendre l'histoire de ce traité et la présence d'images dans les deux manuscrits qui en constituent la « ranche illustrée ».

Le deuxième chapitre est consacré à l'étude approfondie de ces deux manuscrits illustrés : le Leidensis Vossianus graecus Q 50 et le Parisinus graecus 2244. Les descriptions paléographiques et codicologiques sont alors l'occasion d'une révision des opinions émises, tout particulièrement en ce qui concerne leur origine.

La relecture des miniatures des deux témoins illustrés est au centre de la troisième partie. Outrepassant les analyses stylistique et iconographique, et la quête effrénée de l'archétype, l'auteur analyse les images dans leurs rapports avec l'écrit tel qu'il apparaît dans les deux manuscrits. L'analyse de ces rapports montre la manière de travailler de chaque miniaturiste, les fonctions pour lesquelles ces figures ont été pensées et conçues, ouvrant des pistes sur la manière dont le lecteur médiéval pouvait utiliser ces images. Les conclusions issues de ces analyses sont mises en parallèle avec les théories antiques et médiévales sur le rôle de l'image, sa supériorité, son équivalence ou sa complémentarité par rapport à la parole (orale et écrite).

L'auteur démontre en définitive que la miniature hippiatrique ne peut se résumer à une simple illustration du texte. Elle est partie intégrante de l'oeuvre hippiatrique, ce qui représente un point significatif pour sa compréhension, notamment celle de ses fonctions et de ses éventuelles utilisations par le lecteur médiéval.