Une étude du mouvement des Indignés (ou M-15) par des théoriciens et acteurs d'avis divergents. Les principes des assemblées de mai-juin 2011 et les "Problemas del movimiento 15-M" débattus lors de l'assemblée du 27 juin 2011 sont présentés. Les composantes du mouvement et ses enjeux sont aussi analysés, ainsi que l'ensemble de ce type de mouvements sociaux au niveau international. ©Electre 2024

Indignés.

La force de l'anonyme Indignados.

La Fuerza Del Anonimato

En Espagne, le mouvement des Indignados (ou M-15), a commencé le 15 mai 2011 par un appel dans 58 villes espagnoles. Il s'agit de manifestations pacifiques qui considèrent que les partis politiques ne les représentent pas, manifestations se produisant à l'approche des élections municipales, fixées au 22 mai 2011. A Madrid, l'occupation de la Puerta del Sol dure jusqu'au 12 juin 2011. Pour autant, le mouvement du 15 mai demeure vivant, tant socialement que dans les mémoires et l'exemplarité qui interroge l'ordre social mis en place, contre les peuples, par le libéralisme financier.

Ce numéro d'intempestives entend proposer les analyses de théoriciens et d'acteurs du Mouvement, quand bien même leurs positions sont fort différentes, voire divergentes, sur M-15, de l'éloge à la critique : Santiago Lopez Petit et Jesus Marchante, ainsi que Marcello Serra.

Il donne également deux documents du M-15 lui-même, tels les principes des assemblées de mai -juin 2011 et les Problemas del movimiento 15-M, débattus lors de l'Assemblée du 27 juin 2011. Il propose enfin l'analyse de Toni Negri sur les composantes du mouvement et ses enjeux. Deux contributions complémentaires concernent la « jacquerie » de Londres (Federico Campagna) et le mouvement d'occupation de Wall Street (Paolo Carpignano).

Des contributions plus générales, de Giancarlo Pizzi et Santiago Lopez Petit, entendent expliciter le sens de l'ensemble de ces mouvements sociaux, au plan international.

Enfin la partie « varia » est composée de deux textes de Gérard da Silva, l'un consacré à la pensée de la contre-révolution, de de Maistre à Berdaiev, sans omettre l'espagnol Donoso Cortez ; l'autre, intempestif, à une exposition trahissant l'oeuvre de Manet au musée d'Orsay. L'internationalisme du propos se retrouve, également, par le trilinguisme (espagnol, italien, français) de ce numéro d'Intempestives.