Au sommaire : Décentralisation européenne et déconcentration nationale : les modalités d'européanisation des services territoriaux de l'Etat (V. Michel) ; L'adaptation des structures centrales dans les nouveaux Etats membres : réponses aux exigences horizontales et sectorielles (S. Tragl) ; Les implications du processus de Bologne dans le paysage universitaire français (N. Belloubet-Friet), etc. ©Electre 2024

Conséquence directe ou indirecte de la participation d'un État aux Communautés et à l'Union européenne, l'européanisation se traduit dans la structure institutionnelle et les organigrammes des administrations, dans leurs procédures et routines, dans leur culture organisationnelle et leur manière d'envisager leur rôle. Alors que dans le domaine plus classique du marché, la mise en place d'autorités de régulation indépendantes fait apparaître de nouvelles institutions, des champs nouveaux d'action se développent avec la construction de l'espace de sécurité et de liberté, et au-delà même des compétences communautaires, des secteurs sont saisis d'une fièvre harmonisatrice endogène comme le montre le processus de Bologne.

Pour les nouveaux États membres, dix années d'accords de préadhésion ont permis à la Commission européenne de faire pression pour l'installation de structures administratives - présentées souvent comme des modèles obligatoires, alors même qu'elles n'existaient pas dans les anciens États membres, loin de là. Quel est le bilan de ces innovations? Existe-t-il une dynamique d'adaptation une fois l'élargissement achevé?

Ce numéro fait le point sur la façon dont les administrations dans les États membres vivent la participation à l'Union européenne, au moment de l'élargissement à dix nouveaux États membres et alors que les domaines d'action de l'Union ont connu un développement important depuis les traités d'Amsterdam et de Nice en particulier, deux phénomènes que les péripéties de la ratification de la Constitution pour l'Europe ne devraient pas éclipser.