Un coup de coeur de Mollat
Dans la nuit qui a suivi ma lecture du nouveau polar de Ian Rankin, Traques, je me suis réveillée en sursaut d'un cauchemar où l'on me poursuivait... C'est dire que l'auteur a réussi son coup - car les scènes de poursuites qui émaillent son roman sont diablement prenantes et angoissantes ! Le maître du polar écossais, connu pour son personnage fétiche John Rebus, montre ici une autre facette de son talent : le thriller d'action, haletant, sur fond d'investigation.
Le livre s'ouvre sur... une poursuite ! (Tiens donc). Initiateur de stages de survie sur une île sauvage et isolée d'Ecosse, South Uist, Gordon Reeve propose un entraînement à "toutes sortes de gens intéressés : des amateurs de grand air à la recherche de quelque chose de plus, des obsédés de l'apocalypse se préparant à l'effondrement ultime, des gardes du corps en cours de formation, des masochistes ordinaires". Fort de son expérience issue des Forces spéciales, unité secrète de l'armée, ancien membre du SAS, habitué à réagir face à des situations extrêmes, Gordon ne montre pas beaucoup d'émotion quand il reçoit un coup de fil de San Diego, à la frontière mexicaine, lui apprenant la mort de son frère, James. Gordon prend l'avion pour les Etats-Unis, demande à lire le rapport établi par la police : "Corps découvert dans une voiture de location fermée à clé, clés sur le contact, pistolet Browning toujours dans la main de la personne décédée". Il va vite découvrir que certains détails ne collent pas. Pourquoi louer une voiture quand on a son propre chauffeur ? Et si le dossier sur lequel travaillait James, journaliste de métier, avait mis sa vie en péril ? Gordon mène sa propre enquête, sur les traces d'une entreprise de produits chimiques, la CWC - Co-World Chemicals - mais il n'est pas le seul... La traque commence. Ou plutôt les Traques, comme l'indique le titre, promesse tenue de rebondissements et de suspense, jusqu'à la poursuite finale - pour une lecture de haute tension.