Un coup de coeur de Mollat
Ils s'appelaient Honoré d'Estienne d'Orves, Gabriel Péri ou Guy Moquet. Connus ou anonymes, venus d'horizons divers, les condamnés confient à leurs proches, leur amour, leur raison de vivre et de lutter. Ces voix d'outre-tombe extraordinairement émouvantes donnent à entendre un appel à l'espérance et à la fraternité. Ultimes écrits, ils s'attardent non seulement sur le quotidien : passer chez le cordonnier, vérifier le compteur électrique, donner des instructions pour l'héritage, mais aussi et surtout sur la nécessité de mourrir avec détermination pour un idéal. Fernand Zalkinov écrit : "Je suis sûr que ma mort ne sera pas inutile, qu'elle servira à construire un monde où il y aura du pain pour tous et aussi des roses."
Jusqu'au bout ces résistants et otages ont continué à défendre une société sans oppression. Leur dernier combat, mené avec rage et générosité, deviendra leur dernière victoire contre les fusilleurs.
Cette parution contribue à les sortir de la fosse commune où ils ont été jettés alors qu'ils demandaient pardon aux leurs de les abandonner si brusquement.