Un coup de coeur de Mollat
"Et moi, je sais très bien qu'un physique spirituel, c'est un physique qui a plus d'esprit que de beauté et que si j'avais eu un physique plus beau que spirituel, on n'aurait pas été deux à mon gouter d'anniv'."
Pourquoi Rachel, 9 ans se couche tout habillée avec son cartable dans son lit le soir ? Devant ce comportement assez déconcertant, ses parents ont décidé de l'envoyer voir une psy.
Ainsi, chaque chapitre de ce roman est une séance au cours de laquelle la petite va se livrer petit à petit. Le lecteur est alors amené à découvrir le monde cruel des enfants : une maîtresse tyrannique, une copine pas toujours sympa et des parents qui ne comprennent décidément rien à rien - refuser de l'inscrire au club Barbie, c'est très dur...
"Barbie a dit à maman qu'à cause de moi, elle n'était plus sûre de vouloir renouveler notre précieuse amitié, mais qu'elle priait maman de la régulariser à hauteur de 150 francs, faute de quoi elle ne m'enverrait pas l'ombrelle coeur d'amour qu'elle m'avait promise pour mon anniversaire."
Rachel nous dépeint le monde de manière acidulée. A la fois tendre et acerbe, il est difficile de ne pas tomber sous le charme de cette petite qui nous dérange parfois et nous fait beaucoup rire. Il faut dire qu'elle n'a pas la langue dans sa poche et à cet âge-là, on peut être puni sévèrement.
C'est Howard Buten, l'auteur de Quand j'avais 5 ans, je m'ai tué, qui a découvert ce texte, initialement pièce de théâtre ; Il a été séduit par le parler enfantin et le ton à la fois naïf et juste, et a soutenu l'auteur dans l'élaboration du roman. Coup de maître puisque la petite Rachel est plus vraie que nature. Elle fait des canulars téléphoniques à Madame Courtecuisses avec sa meilleure copine, elle fait faire l'amour à ses Barbies et elle a honte quand sa maman l'emmène jusque devant le portail de l'école.
Hyper sensible, elle est un peu rebelle mais rêve d'être acceptée par tous, surtout des pimbêches de l'école qu'elle jalouse parce qu'elles ont les cheveux longs et de la maîtresse qui est très méchante avec elle.
Premiers balbutiements dans la vie, découverte de l'amitié, des injustices, de la politique et de la mort, Rachel grandit, souffre, rit, et malgré tout ça, le vent continue à souffler dans ses mollets...