Un coup de coeur de Mollat
A peine l'a-t-on sorti de son coffret noir, qu'un curieux sentiment nous envahit, nous envoûte.
Invité à visiter cette Maison de peinture, nous contemplons tableaux, dessins, fresques... Se crée alors un lien entre toutes ces oeuvres : un Degas côtoie un Fragonnard, une Pietà de Konrad Witz répond à La femme au perroquet d'Eugène Delacroix, un Kandinsky reflète
le Bouquet d'Odilon Redon... Un apparent "repos" (un accident ?) pourrait nous inquiéter, lorsque le
"gentilhomme" de Lorenzo Lotto nous interroge.<..
Croire, parce qu'émerveillé, que le visiteur approche l'inatteignable mystère de la peinture. Il faudra donc se perdre dans ces oeuvres avec un plaisir grandissant et
vertigineux. Tourner les pages, revenir avant, rester, fuir, pour aimer lire le texte de Jean Louis Schefer.
C'est un bien étrange livre, qui n'offre pas la quiétude, que l'on entend (car la peinture est bruyante). C'est parce que ce livre nous regarde, dit, révèle de nous, qu'il nous effraye aussi.