Un coup de coeur de Mollat
Le seul sujet de Chevillard est en somme la littérature, de quelle façon elle occupe la vie de certains, la dévore, l'embellit, la justifie. Pour ce titre, cet amateur de hérisson s'est dédoublé, filant d'une part le monologue d'un narrateur obsédé par l'horreur que lui inspire le gratin de chou-fleur et d'autre part par les commentaires en notes infra-paginales de l'auteur lui-même qui intervient, se raconte, s'épanche, s'inquiète, joue à l'autofictif en en faisant exploser les codes.
Comme toujours avec Chevillard, c'est un bain d'intelligence et c'est souvent d'une drôlerie unique.