L'auteur, spécialiste de l'histoire politique américaine, montre que les Américains ont réagi aux événements du 11 septembre 2001 en recourant à de vieux modèles de croyance et de comportement, dont celui d'un nationalisme aux racines ethniques et religieuses, fait de ressentiment alimenté par les frustrations et la peur, et que ce nationalisme influence la politique étrangère du pays. ©Electre 2024

Le nouveau nationalisme américain

Depuis le 11 septembre, les Américains ont réagi en recourant à d'anciens modèles de croyance et de comportement. Le nationalisme en fait partie : mais un nationalisme de ressentiment alimenté par les frustrations et la peur. A bien des égards, l'Amérique de 2005 rappelle l'Europe du passé, et c'est pourquoi l'incompréhension entre les deux rives de l'Atlantique n'a jamais été aussi profonde.
En même temps ce nationalisme aux racines ethniques et religieuses est une dévotion à un idéal abstrait, démocratique et moderne, plus révolutionnaire que conservateur, que les Etats-Unis se sont donné pour mission de propager. D'où une tension, virtuellement explosive, entre l'Amérique profonde et la nouvelle génération aux commandes à Washington.

« Le Nouveau Nationalisme américain est indispensable pour comprendre l'Amérique actuelle, et sa politique étrangère erratique. [...] La thèse d'une Amérique lieu de conservation de modes de pensée européens archaïques est une contribution majeure. Il ne tombe dans aucun des panneaux de la pensée toute faite, que celle-ci soit de droite ou de gauche. C'est pourquoi l'effet ultime et paradoxal de ce livre, au sujet fondamentalement déprimant, est de remonter le moral. » Emmanuel Todd

Journaliste et historien britannique installé aux Etats-Unis, Anatol Lieven codirige la Carnegie Endowment for International Peace à Washington. Il est l'auteur de plusieurs livres parus en Angleterre et aux Etats-Unis (dont The Baltic Revolution, élu livre de l'année par le New York Times en 1994). Ses articles sont régulièrement traduits dans la revue Le Débat.