Malgré la fin des grandes utopies, montre que le socialisme représente une solution politique d'avenir pour de nombreux pays. Pense néanmoins qu'il faudrait amender le socialisme dogmatique, faire coexister un libéralisme économique régulé par un certain dirigisme étatique et faire prédominer les décisions collectives qui encadreraient les choix privés. ©Electre 2024

Le socialisme est-il mort avec l'URSS, les démocraties populaires des pays de l'Est européen et le système yougoslave ? Trois pays au moins (la Chine, le Vietnam et Cuba), qui continuent de s'en réclamer, ont conduit des « réformes » qui leur ont permis ici de se redresser, là de faire preuve d'une belle santé. Mais s'agit-il vraiment de socialisme, et où vont ces « transitions » ? Cet ouvrage tente de répondre à ces questions en croisant deux cheminements : celui de quelques « modèles de socialisme », parmi les nombreuses et peu connues recherches théoriques qui ont jalonné surtout les trente dernières années, et celui de l'analyse concrète des socialismes existants. Confrontation difficile, parce que ces derniers sont encore marqués par le sous-développement, n'en ont pas fini avec leur passé « soviétique » et ont leurs traits culturels propres. Mais confrontation éclairante, parce que, si les modèles explorent des champs de possibles, les laboratoires réels soulignent, eux, les contraintes de lépoque.
La confrontation suggère que les socialismes existants sont, historiquement, à la croisée des chemins. Iront-ils sinon vers une sorte de capitalisme régulé, à forte composante d'État ? Ou bien représentent-ils vraiment le stade inférieur d'un nouveau socialisme, un socialisme où les formes sociales de propriété prédomineraient, où des choix collectifs encadreraient les choix privés, où les marchés seraient circonscrits et socialisés ? Si tel était le cas, ils offriraient les prémices de cette alternative à laquelle tant de personnes de par le monde aspirent plus ou moins confusément. Et ce serait le grand enjeu historique du nouveau siècle.