Les épisodes de la vie de Pépita Carpena, qui milite à la Fédération Ibérique des Jeunesses Libertaires avant de se retrouver au coeur de la révolution sociale espagnole. ©Electre 2024

Pépita est née le 19 décembre 1919 à Barcelone.

Son père est maçon. Sa mère est couturière.

A 11 ans et demi, elle travaille comme tailleuse dans une usine d'imperméables.

En 1934, à 14 ans, elle milite à la CNT, puis à la Fédération Ibérique des Jeunesses Libertaires. La petite ouvrière s'y forge une culture et une maturité à nulle autre pareille.

Le 19 juillet 1936, du haut de ses 15 ans et demi, elle se retrouve tout naturellement au coeur de la plus grande révolution sociale de tous les temps.

Ensuite, les événements s'enchaînent. Elle y découvre l'amour, la difficulté d'être une femme libre. La nécessité de militer dans une organisation de femmes libertaires, les réticences de la CNT et de la FIJL à reconnaître les Mujeres Libres comme composante à part entière du mouvement. La solidarité de ses camarades du syndicat, quand il s'agit de lui verser un salaire pour qu'elle puisse militer. Un mariage à 16 ans. Une nomination au secrétariat à la propagande du comité régional de Mujeres Libres. La mort de son mari. Mai 37 à Barcelone, où elle fait le coup de feu.

Et puis, la défaite. L'exil, en France. Les camps. Une halte à Clermont-l'Hérault. Un mariage de circonstance. Deux enfants. La séparation, la survie. La militance qui continue, déléguée de la FIJL à Toulouse en 1945. La rencontre avec l'amour de sa vie, Juan Martinez Vita, dit Moreno. Un enfant. La vie et la militance qui continuent. A la CNT en exil. Au CIRA de Marseille.

A 80 ans Pépita n'a pas pris une ride. Elle a toujours au fond du regard cette lueur d'espérance et de volonté qui force le respect.

Cette brochure, où elle se raconte, témoigne, si besoin en était, qu'il est des ordinaires de militantes libertaires et de femmes libres qui tutoient, comme rarement, l'extraordinaire.