Alors que des débats intenses ont lieu sur l'héritage et l'identité de l'Europe, la figure de Robert Schuman permet de poser la question de sa responsabilité spirituelle. Réflexions et études sur les rapports entretenus par l'homme d'Etat avec ses contemporains (K. Adenauer, J. Monnet, J. Maritain), son positionnement politique, son activité et sa pensée politique, sa spiritualité. ©Electre 2024

Actes de la journée d'étude du 20 novembre 2004

Homme d'État, Robert Schuman l'a été, et de façon manifeste : par sa pensée, par son activité politique, notamment au service de l'idée européenne. Citoyen du Ciel, il l'a été tout autant au long de ses soixante-dix-sept ans de vie : par son intériorité, par sa foi simple et active, par son engagement personnel dans l'Eglise, par ses amitiés.

Comment comprendre, chez Robert Schuman, la coexistence et l'intégration de ces deux versants ? Comment comprendre que Robert Schuman, avec sa frêle silhouette, sa voix nasillarde, son austère vie de célibataire, ait pu devenir un homme accompli, intégrant aussi paisiblement, semble-t-il, ces deux dimensions d'homme d'Etat et de citoyen du Ciel ?

La question méritait d'être posée, alors qu'un procès en vue de sa béatification est en cours et que nous sommes à l'aube d'un siècle où les relations entre le fait politique et le fait religieux ont plus que jamais besoin de l'enseignement et du témoignage de l'histoire.

La première partie de cet ouvrage est consacrée à identifier Robert Schuman en le situant par rapport à quelques contemporains. Edouard Husson, enseignant à Sciences Po et à l'université Paris IV, nous peint l'amitié entre Robert Schuman et Konrad Adenauer. Eric Roussel, historien et biographe de Jean Monnet, nous décrit la relation complexe entre Jean Monnet et Robert Schuman. François Roth, universitaire à Nancy II, essaye de préciser le positionnement politique de Schuman au long de sa carrière (1919-1962) et, enfin, René Mougel, directeur du centre Jacques Maritain, rapproche l'action politique de Robert Schuman de la pensée politique de Jacques Maritain.

La seconde partie de la journée est consacrée à la pérennité de Robert Schuman. Michel Massenet, ancien conseiller d'Etat et ancien collaborateur de Schuman, évoque son activité et sa pensée politique. Guy Villaros, président de la commission théologique de la cause de béatification, introduit à la spiritualité propre de celui dont la cause de béatification a été déposée à Rome en juin 2004. Un débat conclut sur la pérennité politique de la figure si particulière de R. Schuman.