Montre l'importance fondamentale du rôle des croyances et des cultures locales dans le développement économique à la fois pour les pays développés et pour les pays sous-développés. Ces derniers se sont d'ailleurs vu imposer des modèles économiques occidentaux pendant la période coloniale, des modèles inadaptés pour ces civilisations, ce qui contribua à une désorganisation de leur économie. ©Electre 2024

Cet ouvrage démontre l'importance cruciale du rôle des croyances et des cultures locales dans le développement économique. A cet effet, l'auteur, Hassan Zaoual, retrace les origines et trajectoires de la théorie des sites symboliques d'appartenance dont il est le principal initiateur et dont les composantes sont pour la première fois exposées comme fondements explicatifs dans un doctorat d'Etat en sciences économiques.

Dans le présent ouvrage, l'auteur met d'abord en évidence les dimensions «cachées» de l'expérience du développement économique des pays occidentaux. Ce qui, du même coup, dévoile la pauvreté des sciences compartimentées de la pensée du social, en l'occurrence celle de l'économique. Ce découpage disciplinaire est reproduit dans le paradigme du développement que les pays du Nord ont imposé à ceux du Sud. Cette projection a conduit à des transferts mécaniques de modèles et de projets économiques sans prise en compte des particularités des contextes d'action des sociétés de l'hémisphère Sud. Ce qui s'ensuit est un carambolage économique et culturel, source d'échecs de l'ensemble des efforts faits en matière de coopération au développement. Celui-ci s'apparente, dans la plupart des cas, à un mécanisme qui détruit les capacités endogènes des sites-cibles. Les pyramides de leurs croyances et savoir-faire locaux s'effondrent en laissant derrière elles un vide économique et moral. Ce processus entraîne exactement le contraire des effets escomptés par l'économisme dominant : pauvreté, exclusion, inertie au changement, non performance économique, etc.

Face à ces anomalies, l'auteur met alors en évidence la vitalité des dynamiques «informelles». Il en tire comme conclusion que le changement d'une situation présuppose une approche qui intègre dans son dispositif les croyances partagées, les conventions et les modes d'organisation que les acteurs ont eux-mêmes conçus dans leurs espaces vécus. La notion de site symbolique d'appartenance condense la multiplicité des mécanismes qui sont à la source du dynamisme des territoires. Cet enchâssement local caractérise les modes d'adaptation et d'évolution des économies dissidentes qu'il s'agisse des économies informelles et populaires dans les pays du Sud, du développement local et/ou de l'économie solidaire et sociale dans les pays du Nord. Généralement ces formes de vie économique non conçues et non programmées par le scientisme de l'expertise en développement, sont le fait des acteurs du site. Si la devise de la science des experts est : «ne pensez pas, nous le faisons pour vous, payez», le paradigme des sites met au centre de son épistémologie critique l'homme de la situation, dans sa diversité et sa singularité.