L'histoire du christianisme depuis son apparition et sous ses divers aspects : les sources, la figure de Jésus, les débuts et l'évolution de la doctrine depuis l'Occident médiéval, la notion du mal, l'affrontement entre pouvoir temporel et spirituel, les métamorphoses et déviations, les sciences, l'ésotérisme, les grandes figures, etc. E. Le Nabour analyse ensuite le devenir du message chrétien. ©Electre 2024

À l'origine, une existence historique certaine, malgré de bien maigres traces écrites. Puis les quatre Evangiles rédigés entre 65 et probablement 95, le dynamisme de Pierre et plus encore l'activisme de Saul (Paul) qui assurent la séparation d'avec le monde juif et l'affirmation d'une vocation universelle du Christ sauveur. Voilà le monde méditerranéen presque conquis, du moins en sa face orientale. Le monde romain, longtemps sans réaction, résiste avec vigueur à partir du III^e siècle : Valérien, Dioclétien, puis Galère, Daia et Licinius multiplient les persécutions durant 60 ans. Avant que ne triomphe, avec Constantin, dès 313, la religion chrétienne. Théodose en fait une religion d'Etat à la fin du IV^e siècle : l'union du trône et du Saint-Siège est désormais instaurée pour des siècles.

Message d'amour universel, résurrection des corps et vie éternelle, égalité des hommes, humanité du Christ, tels sont les messages qui permettent un triomphe si rapide et si total...

Le mariage de la Terre (le Roi sacré) et du Ciel (l'Eglise catholique) conduit le pape à accentuer son rôle séculier : l'appel à la croisade, puis la nomination des évêques de toute la chrétienté, enfin, l'Inquisition... Petit à petit, l'Eglise s'enrichit, oubliant sa primauté spirituelle : ses évêques sont des grands seigneurs, ses abbayes de vastes domaines à fort rapport, ses pratiques se dévoient dans la simonie et le trafic des indulgences.

Pour la première fois, au milieu du XIII^e siècle, on tue et on condamne au nom de la vraie foi. Un bouleversement d'une telle ampleur qu'il suscite la naissance d'un humanisme, à la base de la Renaissance, qui place l'homme et non plus Dieu au centre de la préoccupation du XVI^e siècle. C'est moins le protestantisme, souvent aussi intolérant que le catholicisme, que la remise en cause du rôle de l'Eglise qui apparaît décisive. Avec le Concile de Trente, le catholicisme espère préserver sa position principale ; il n'en est rien. Le Siècle des Lumières sera son crépuscule, voire son siècle des Ténèbres...

Ainsi va notre auteur, poursuivant sa quête : les derniers chapitres sont consacrés à l'analyse du devenir du message chrétien, après la Révolution. Dieu est-il mort et le mystère chrétien a-t-il cessé d'exister ? Comment alors expliquer la survivance de cette religion à travers 2000 ans d'histoire ? Passionnant, absolument indispensable pour comprendre comment un message d'amour et de paix, mais plus encore de vérité et de force de transformation de soi-même, peut espérer retrouver une nouvelle jeunesse.