Propose l'histoire des Doria, famille patricienne de Gênes, du Moyen Age jusqu'au début de l'époque moderne. ©Electre 2024

Les Doria, famille patricienne de Gênes, ont dominé la Méditerranée tout au long du Moyen-Age et jusqu'au début de l'époque moderne (XVI^e siècle). Qu'un cartographe montre à saint Louis la première carte embarquée connue au monde : il s'agit d'un Doria. Qu'une bataille décisive élimine les Pisans de Corse : la Meloria (1284), elle est gagnée par un Doria. Qu'une autre bataille chrétienne parvienne à éradiquer la puissance ottomane en Méditerranée : Lépante (1571), elle est encore gagnée par un Doria. Les Doria sont partout : à Gênes, en Méditerranée, à bord de leurs galères, en Corse, comme gouverneurs de l'île ou commissaires généraux à Bastia. L'un d'eux domine la dynastie : Andrea Doria (1466-1560). Chef de guerre et amiral génois, au service des Valois (François 1^er) puis des Habsbourg (Charles Quint), il crée à Gênes (1528) une oligarchie qui va conserver sous lui et après lui "le" pouvoir. Pouvoir politique s'entend. Pouvoir maritime. Pouvoir religieux par nombre d'évêques, cardinaux et prélats de cette illustre maison devenue princière.

En Méditerranée, l'aigle noire des Doria à la poupe de leurs galères s'est longtemps fait craindre. C'est ce que nous disent ici plusieurs universitaires de renom : Michel Balard, professeur d'histoire médiévale à la Sorbonne (La Meloria), Jean Bérenger, professeur d'histoire moderne à la Sorbonne (Lépante), Antoine-Marie Graziani, professeur d'histoire moderne à l'IUFM de Corse (Gio Andrea Doria, vainqueur de Lépante), Michel Vergé-Franceschi, professeur d'histoire maritime à Paris IV-Sorbonne/Musée de la marine (la figure emblématique d'Andrea Doria). Et Maître Alfredo Ortega, avocat et hispanophile traduit ici quelques documents cap corsins à la veille de Lépante. Mais le nom de Doria continua à être porté en Méditerranée par des bâtiments italiens à l'époque des deux conflits mondiaux : c'est ce que nous dit l'Amiral Prud'homme, Directeur du Musée de la Marine (Paris).

Bref, une belle synthèse sur une Méditerranée déchirée par les convoitises (1284-1571), génoises, aragonaises, turques, barbaresques et françaises. Synthèse réalisée à l'initiative de M. le maire de Bonifacio, le D^r Lantieri, qui préface ces Deuxièmes Journées Universitaires de Bonifacio qui ont connu un succès encore plus grand que les Premières : La Guerre de Course en Méditerranée, en attendant les Troisièmes : Corse impériale.