A travers des documents ou des témoignages de cette époque, ce livre invite à parcourir les principaux événements vécus par la capitale savoyarde au cours de l'année 1944 : la traque des Juifs, les bombardements, le procès de la Gestapo de Chambéry, etc. Il dresse également le portrait d'acteurs de cette période de guerre et propose de découvrir des lieux de mémoire autour de la ville. ©Electre 2024

Chambéry 1944

L'auteur de « Chambéry au fil d'un siècle : 1900-2000 » (La Fontaine de Siloé/2001) revisite ou donne à connaître, à travers la communication de documents ou témoignages inédits, les principaux événements vécus par la capitale savoyarde, au cours de l'année 1944 ou s'y rapportant : l'exécution d'Ernest Grangeat ; derrière les murs de la villa Ménager ; la traque des Juifs, les jeunes gaullistes au Col du Crucifix ; le bombardement ; la décapitation de l'état-major du réseau Coty ; l'assassinat du capitaine Bulle ; la tuerie des Charmettes ; la Libération ; la visite du Général de Gaulle ; le procès de la Gestapo de Chambéry ; « La vérité » de Ludwig Heinson... etc

Sont également brossés les portraits de divers acteurs de ce temps de guerre et de libération, avant que ne soit proposé au lecteur un parcours dans la ville et ses environs, autour d'une vingtaine de lieux de mémoire.

« Ce matin-là, je subissais avec mes camarades de classe de l'école professionnelle de la rue Saint François, les épreuves du brevet blanc, lorsque retentit le signal d'alerte. Nous avons abandonné aussitôt cahiers et crayons pour gagner l'abri du clos Savoiroux.
" Tout à coup est tombé quelque chose de brillant. On a pensé qu'ils lançaient des tracts mais presque aussitôt, une première bombe est tombée dans la forêt de Saint Cassin. On s'est alors jeté le long du mur où s'alignaient les stations du calvaire.
" Ce fut alors un véritable déluge qui nous parut une éternité. J'entends encore des bruits de craquements violents. On décollait littéralement du sol et on rechutait lourdement. Il faut dire que certains éclats de bombes étaient tombés à une vingtaine de mètres. Nous avons appris qu'un couple de jeunes gens avait été tué à une dizaine de mètre derrière nous, de l'autre côté du mur.
Dès la fin du bombardement, on s'est tous dispersé. »
Témoignage de René Bocquin (16 ans, le 26 mai 1944)